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20/12/2023
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Du solstice d'hiver à la fête de Noël

Solstice d’hiver et retour du soleil

Dans le calendrier païen, plusieurs fêtes marquent l’entrée dans les saisons. La Samain, célébrée à l’automne, annonce le retour de l’hiver. Le 21 décembre, on fête le solstice d’hiver, également appelé fête de Yule, en langage viking. À ce moment précis de l’année, la nuit est la plus longue. Le soleil est à son plus haut point, proche du pôle Nord.

Le temps étant plus froid et les journées plus courtes, on arrête les récoltes dans les champs. La nature est au repos. L’hiver est arrivé. Mais, il faut accueillir le printemps qui ne tarderait pas à arriver. Le soleil va être de retour...

Dans les traditions scandinaves et germaniques, le retour du soleil est lié à la fertilité et à l’enfantement. Cette renaissance du soleil est accordée par les déesses de la fécondité. De même, chez les Saxons et les Celtes, la figure de la mère est associée au renouvellement.

La fête de Yule et ses rituels

Le feu qui symbolise le retour de la chaleur et de la lumière

Pour le solstice d'hiver, les foyers sont décorés et illuminés par des bougies. La lumière et la chaleur du soleil s'invitent dans les habitations. Il faut trouver la bûche de Yule, suffisamment grosse pour qu’elle puisse alimenter un feu durant toute la nuit. Cette pratique a donné la bûche de Noël, que l’on retrouve aujourd’hui sur nos tables. Mais, dans certaines régions de France, les habitants continuent d'allumer chaque année de grands bûchers pour la nuit de Noël. C'est encore le cas en Occitanie et en Corse

Des couronnes de houx, installées aux portes des maisons, protègent les familles des mauvais esprits. Pour cette fête de Yule, des odeurs d’agrumes, d’encens, de cannelle ou de thym sont répandues, afin d’attirer sur soi la faveur des dieux. Un arbre est décoré de fruits afin de demander aux divinités de bonnes récoltes pour l’année à venir.

La tradition des cadeaux est ancienne. Dans la mythologie nordique, le dieu Heimdall descend sur la terre à chaque fête de Yule pour apporter des cadeaux aux enfants. À l’origine, on faisait des offrandes pour apaiser les dieux durant l’hiver et éviter les famines et les intempéries. Puis, la tradition a peu à peu évolué. Les cadeaux se sont échangés ensuite contre une bonne action. L’histoire de saint Nicolas a repris quelques siècles plus tard, cette tradition du cadeau.

Bède le Vénérable, un moine britannique du VIIIe siècle, raconte après avoir observé ces rites païens que la fête de Noël a hérité de ces traditions nordiques. Au Moyen Âge, à travers les romans de chevalerie et notamment, la légende du roi Arthur, certaines coutumes continuent de se répandre en Europe.

Des Saturnales à la naissance du Christ

Dans l’Antiquité romaine, on célèbre la virilité et la force du soleil. Les Saturnales, en l’honneur de Saturne, dieu de l’agriculture, débutent à partir du 17 décembre et s’achèvent avec le solstice d’hiver. De grands festins sont donnés. Durant ces sept jours de festivités, les activités militaires et agraires sont interrompues.

Après les Saturnales, les Romains fêtent le règne du soleil, fixé au 25 décembre par l’empereur romain Aurélien. Il instaure la fête du Sol Invictus, soleil invaincu, en 274 après J.-C. Cette divinité du soleil est inspirée du dieu Apollon et de Mithra, divinité perse.

Quelques décennies après, l’empereur romain Constantin, récemment converti au christianisme, autorise la religion du Christ dans l'Empire. Il fait coïncider au IVe siècle, la fête du soleil avec la commémoration de la Nativité. Dans la Bible, la date exacte de la naissance de Jésus n’est pas précisemment expliquée. Seul l’auteur Hippolyte de Rome affirme en 204, que le prophète Daniel a annoncé la venue du Messie aux alentours du 25 décembre. 

Près de trois siècles après la naissance du Christ, le premier Noël est célébré le 25 décembre à Rome, par le pape Libère. Jésus devient alors le nouveau soleil.

Empereur Aurélien, IIIe siècle ap. J.-C., Atelier de Rome

 

La fête de Noël et la reprise de traditions païennes

L’édit de Thessalonique en 380 autorise uniquement la fête de Noël pour le 25 décembreNoël remplace les cultes païens de Yule, des Saturnales et de Sol Invictus. Près d’un siècle plus tard, au concile d’Agde, Noël devient une fête d’obligation.

Certains associent le mot Noël au latin natalis dies, qui signifie le jour de naissance. D’autres, y voient un mot gaulois : noio (nouveau) et hel (soleil). Le mot de Noël apparaît sous cette forme dans des écrits du XIIe siècle.

L’Europe devenant chrétienne, la fête de Noël s’implante chez les peuples païens. Pour les convertir, les chrétiens reprennent les traditions païennes pour les tourner non plus vers les dieux, mais vers un seul Dieu unique.

En Irlande, Noël est célébré dès le Ve siècle, puis, en Angleterre au VIIe siècle et en Allemagne, au VIIIe siècle. La fête se répand tout au long du Moyen Âge à travers l’Europe. Noël devient un moment clef pour la religion chrétienne. Les crèches et les sapins installés dans les églises et les foyers deviennent de véritables traditions de Noël. Plus tard, vont s’ajouter la figure de saint Nicolas, puis du Père Noël.

Retrouvez toutes les coutumes et traditions de Noël en suivant ce lien. 

 

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