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18/12/2022
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Les rassemblements populaires de nos régions à Noël

Les fêtes de Noël sont principalement vécues comme des fêtes familiales, elles sont pourtant l’occasion de rassemblements populaires et festifs. Porteuses de traditions et de cultures, ces célébrations font partie du patrimoine immatériel de nos régions.

 Voici quelques-uns des rassemblements les plus typiques de nos territoires.

Messe de minuit à Saint-Rémy-de-Provence

Les marchés de Noël alsaciens

Le marché de Noël de Francfort, en Allemagne

Depuis les années 1990’, les marchés de Noël se sont étendus à tout l’Hexagone, mais saviez-vous qu’ils proviennent d’abord d’une tradition allemande et alsacienne ?

C’est au XIVe siècle que les marchés festifs dits de la Saint-Nicolas, organisés pendant la période de l’Avent, se créent en Allemagne. Le plus célèbre était celui de Nuremberg bien que ceux de Francfort, Dresde et Berlin ont rapidement pris de l’ampleur.

Au Moyen Âge, cette tradition s’enracine en Alsace, et plus précisément à Strasbourg. Dès le Moyen Âge, les habitants organisent un grand marché en prévision de la fête de saint Nicolas, célébrée le 6 décembre. En effet, c’est à ce saint, venu de Turquie, que revenait la mission d’offrir des cadeaux aux enfants.
Il fallait bien mettre à disposition des parents, les petites mains du saint, un lieu où ils pourraient acheter les présents. Le « Klausemärik »(marché de Noël) était né !

Un étalage au marché de Noël de Strasbourg, Bas-Rhin, Grand Est

En 1515, la Réforme protestante est adoptée par la ville de Strasbourg. Le pasteur Johannes Flinner s'oppose, en 1570, à la tradition des cadeaux de la Saint-Nicolas. Le Conseil des XXI de Strasbourg, suivant les recommandations du pasteur, décide de modifier la symbolique de ce marché. Il serait dorénavant nommé « Christkindlmarkt » (Marché de l’Enfant Christ), supprimant ainsi la référence à un saint, qui n’est plus reconnu par les protestants.

Le marché de Noël de Strasbourg reste longtemps le seul marché de Noël de l’hexagone. Il porte le nom de Christkindelmärik et se tient chaque année. D’abord installé sur la place de la cathédrale, il déménage en 1871 sur la place Broglie, où il se situe encore aujourd’hui.

De nombreux autres marchés ont depuis pris possession des rues et des places de la Grande Île pour permetre aux habitants de déguster de succulents mets de Noël et vin chauds. 

Le pèlerinage de Saint-Nicolas-de-Port

Procession annuelle de Saint Nicolas en la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, Meurthe-et-Moselle, Grand Est ©Antoine Taveneaux

Le pèlerinage de Saint-Nicolas a lieu tous les ans à la basilique de Saint-Nicolas-de-Port en Lorraine. Cette coutume se déroule le samedi le plus proche de la Saint-Nicolas, soit, le 6 décembre. Traditionnellement, une messe est donnée en l’honneur du saint, suivit d’une procession aux flambeaux des prêtres et fidèles.

Cette fête daterait, selon les écrits, du XIe ou XIIIe siècle. Elle prend racine dans une légende bien lointaine de la convivialité de Noël : trois jeunes enfants égarés trouvent refuge chez un boucher. Celui-ci les accueille, les nourrit avec bienveillance et leur offre une couche pour la nuit. Il profite alors de leur profond sommeil pour les égorger, les découper en morceaux et les jeter dans son saloir.

Sept années plus tard, saint Nicolas, passant dans la région, se rend chez le boucher. Ce dernier, flatté d’une telle visite, l’accueil avec amabilité. Saint Nicolas réclame du petit salé qui est au saloir depuis 7 ans. Le boucher comprend ses intentions et tente de s’enfuir. Mais saint Nicolas l’arrête et ressuscite les 3 enfants.

Le culte de saint Nicolas débute en Europe de l’Ouest au Xe siècle. Il s’enracine en France grâce à la victoire de René II de Lorraine sur Charles le Téméraire au XVe siècle. Sorti vainqueur de cette bataille, René II de Lorraine fait de saint Nicolas le patron de la Lorraine. Cette célébration s’étend aujourd’hui à toute la Lorraine et dans certains villages de France.

Le pastrage en Provence

Pastrage à Allauch dans les Bouches-du-Rhône, Provence-Alpes-Côte d'Azur ©Camille Moirenc

Cette tradition typiquement provençale a lieu au cours de la Messe de Minuit. Elle est un héritage de la messe de Noël que célébraient les bergers au le Moyen Âge.

Quelques jours avant Noël, le plus beau des agneaux des troupeaux alentours est désigné par le bayle (le maître berger). Le jour de la célébration, il est placé dans une charrette ornée de rubans et de branchages et tirée par des brebis.
Cet équipage est suivi par une procession de bergers aux bras chargés de présents. Ils sont accompagnés de leurs troupeaux et de chanteurs et musiciens en costumes traditionnels.
Cet aréopage entraîne ainsi la foule des villageois vers l’église en l’honneur de la naissance de Jésus.

Ainsi, le plus beaux des agneaux est présenté à l’officiant de l’église et à l’assemblée pour célébrer la fête de la nativité. Pendant l’office, les bergers déposent leurs présents au pied de l’autel alors que résonnent les chants de noël provençaux.

Le pastrage se tient encore, la veille de noël, dans de nombreux villages de Provence mais certains l’ont différé en janvier, quand a lieu la fête des bergers.

Lo Halha de Nadau en Occitanie

La Haille de Nadau à Montfort-en-Chalosse, Landes, Nouvelle-Aquitaine

Lo Halha de Nadau (ou Haille de Nadau) signifie la gerbe de Noël en occitan. Le 24 décembre, lors de la nuit de Noël, ce grand tas de ronces et branchages est embrasé au centre de la communauté.

Cette coutume rassemble des croyances païennes et des traditions chrétiennes. Aussi, ce rituel permet, à la fois de protéger les terres de la sorcellerie et de célébrer la naissance de Jésus. Visibles de collines en collines, ils devaient guider les Rois Mages jusqu’à l’enfant Jésus.
Afin de porter bonheur à sa famille, chaque maître de maison dépose, cette même nuit, dans l’âtre de la cheminée " lo soc de Nadau " (la bûche de Noël) qui doit se consumer jusqu'au 1er janvier. Cette pratique s’inscrit dans la tradition des feux solsticiaux.

Originellement organisés du Bordelais au Béarn, ces rassemblements autour du brasier ont encore lieu à Montfort-en-Chalosse et Saint-Sever dans les Landes et à Bazas en Gironde. Ainsi, chaque année, est organisé à Bazas un défilé à la lueur des flambeaux au rythme des musiciens traditionnels. La fête se termine par une distribution de cadeaux et de friandises, Place de la Cathédrale.

Cette tradition se tenait également dans le cadre familial. Lo Halha de Nadau était alors composé de paille et de feuilles de maïs. La nuit du 24 décembre, cette gerbe était embrasée par le chef de famille qui fait ensuite le tour de sa propriété en agitant cette torche végétale afin d’éloigner les sorciers et les esprits malins.

La fête de Sainte-Lucie

Fête de Sainte-Lucie ©N_Creatures

Le 13 décembre est célébrée la fête de Sainte-Lucie de Syracuse. La célébration de cette vierge martyre correspond au premier jour à partir duquel le soleil se couche plus tard que la veille dans l’hémisphère nord. Le nom Lucie, provient du latin Lux, lucis (lumière). Cet événement est ainsi traditionnellement lié à la célébration de la lumière.

Connue depuis le Moyen Âge, cette coutume s’est surtout développée dans le sud de la France et en Corse. Ici, on honore sainte Lucie par une procession d’individus vêtus, de coutume, de blanc et portant une chandelle.

Considérée comme une fête importante dans toute la Chrétienté occidentale, elle est surtout célébrée, aujourd'hui, en Scandinavie et en Europe méridionale. Mais certains territoires de l’hexagone se prêtent toujours à cette célébration en organisant des processions, messes et rassemblements festifs.

L’Ô Rocchiu en Corse

Bûcher de l’Ô Rocchiu en Corse

La Corse est riche de nombreuses traditions de Noël et l’Ô Rocchiu est l’une des plus répandue. Les 24 et 25 décembre, les habitants de chaque village allument un bûcher devant l’église. Cette coutume est un véritable moment de partage et de convivialité. 

C’est aux enfants que revient la tâche de rassembler les bûches, feuillages et brindilles trouvés dans les champs environnants, pour constituer le  bûcher. À l’origine, ils faisaient le tour des fermes et maisons du village en criant « Ô Rocchiu, Ô Rocchiu » pour prévenir les habitants de leur venue. Chacun contribue comme il peut, à la réalisation du bûcher.

C’est à la sortie de la messe de minuit, au réveillon de Noël, que l’Ô Rocchiu est embrasé. Un spectacle chaleureux qui sonne, encore aujourd’hui, le début du festin de Noël dans certains villages de Corse. 

 

 

  

 

Retrouvez toutes les coutumes et traditions de Noël en suivant ce lien.

 

 

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