Les origines de la Crèche
La naissance de Jésus est racontée par saint Luc dans son évangile. Né dans une grotte à Bethléem, en Terre sainte, le Christ aurait réuni le jour de sa nativité, bergers des alentours et princes venus d’Orient.
Les grottes de cette région servaient d’étables pour abriter les bêtes. Un bœuf se trouvait sûrement déjà là lorsque saint Joseph et la Vierge Marie pénètrent dans l’étable avec leur âne.
En cette nuit d’hiver, le bœuf aurait permis de réchauffer l’Enfant Jésus, comme le relate Jacques de Voragine, un auteur du Moyen Âge, dans sa Légende Dorée.
La crèche de Noël est née ce soir-là !
De la naissance de Jésus à la crèche vivante de saint François
Le mot « crèche » est d’origine franque : krippia, devenu en latin cripia, signifiant la mangeoire pour les animaux. Par extension, la crèche désigne la scène de la Nativité.
Au VIe siècle, au cours d'une messe, on célèbre pour la première fois la naissance du Christ dans la basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome.
Mais, ce n’est qu’au XIIIe siècle que la première crèche vivante apparaît. Saint François d’Assise, fondateur de l’ordre des Frères mineurs, se rend à Bethléem. Lorsqu’il rentre à Greccio en Italie, il décide de reproduire en grandeur nature une crèche, afin de raconter aux habitants la Nativité.
Pour la nuit de Noël de l’année 1223, la crèche prend vie sur le parvis de l’église de Greccio. Les habitants se déguisent pour jouer le rôle de saint Joseph, sainte Marie, les rois mages ou encore les bergers.
La crèche de Noël se répand en Italie et en Provence par le biais de la prédication des disciples de saint François d’Assise, les franciscains. À Naples, apparaissent rapidement des crèches constituées de statues de bois, fabriquées dans le style baroque.
Plus tard, dès le XVIe siècle, des crèches sont installées à l’intérieur des églises dans toute la chrétienté.
La naissance des santons de Provence
Pendant la Révolution française, la tradition du santon prend naissance. En 1793, les églises françaises deviennent propriétés de l’État. Les crèches vivantes ou mécaniques sont interdites dans les églises.
Pour conserver cette tradition au cœur des foyers, on décide d’installer des crèches de Noël à l’intérieur même des habitations.
À Marseille, on installe donc pour la première fois les santons, du provençal « santoun », signifiant « petits saints ». Les premiers santons ont été fabriqués en mie de pain ! Puis, ils ont été façonnés dans la célèbre argile rouge de Provence.
Dans la crèche provençale, chacun des corps de métiers et personnages traditionnels sont représentés dans la crèche. Tous les habitants de la Provence offrent ainsi le fruit de leur travail à l’Enfant Jésus.
Crèche provençale
Les crèches de nos régions
Selon les régions, les crèches de Noël reflètent les traditions locales. Des figurines sont fabriquées en cire, en terre cuite, en porcelaine ou en plâtre.
En Franche-Comté, des personnages locaux sont également présents dans la crèche qui prend la forme d’un théâtre populaire, dès la fin du XVIIIe siècle.
La tradition des crèches vivantes est restée particulièrement ancrée en Occitanie avec le Pessèbre vivant, un spectacle typique catalan rejouant la Nativité.
Les traditions de la crèche de Noël
Des représentations populaires sont ajoutées aux personnages traditionnels. Mais, l'essentiel de la crèche demeure toujours Marie et Joseph en prière devant l’Enfant Jésus, entourés de l’âne, du bœuf et de l’ange. Les bergers et les rois mages sont tournés vers la crèche.
La crèche de Noël est installée au premier dimanche de l’Avent ou le jour de la saint Nicolas, le 6 décembre. C’est dans la nuit de Noël, à minuit, que l’Enfant Jésus doit être placé dans la crèche.
Le 2 février, jour de la Présentation de Jésus au Temple, les santons sont rangés soigneusement dans leurs boîtes en attendant le retour de l'hiver !
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