Nos plus beaux chants populaires et leurs origines
Comptines pour enfants, chants de marins, chants militaires, chants scouts ou encore chants régionaux, notre patrimoine immatériel collectif est riche de cette tradition orale transmise de génération en génération.
Afin de rafraîchir les souvenirs de chacun et maintenir cette mémoire vivante, il existe désormais l’application Canto qui rassemble paroles, partitions et liens d'écoutes de plus de 1500 chants !
À l’occasion de la Fête de la Musique, découvrez l’histoire et l’origine de chants particulièrement populaires dans toute la France.
La Bourguignonne ou Joyeux Enfants de la Bourgogne :
Véritable hymne pour toute la région historique de Bourgogne, ce chant remonterait au XVe siècle. À cette période, le puissant duché de Bourgogne est dirigé par Charles le Téméraire qui, comme ses prédécesseurs, encourage le faste et la création artistique à sa cour. C’est ainsi qu’il favorise l’éclosion du style musical Renaissance qui aurait donné naissance à La Bourguignonne.
Les ducs de Bourgogne font également une forte promotion du vin de Bourgogne, qui prend à cette époque une place importante dans les revenus du duché et participe à sa renommée en Europe. L’attachement à cette production traditionnelle locale se traduit dans les paroles de la chanson.
Enfin, elle s’inscrit également dans l’esprit du temps. La Bourgogne est alors en guerre face à la France et le sentiment d’appartenance à la Bourgogne s’exprime clairement ici.
Joseph Samson, un maître de chapelle, compositeur et féru de chants traditionnels a harmonisé la mélodie au début du XXe siècle.
Aujourd’hui, ce chant est fréquemment entonné dans les soirées arrosées de Bourgogne et de France toute entière !
Refrain :
Joyeux enfants de la Bourgogne,
Je n’ai jamais eu de guignon.
Quand je vois rougir ma trogne,
Je suis fier d’être bourguignon.
Et suis fier, et je suis fier,
et je suis fier d’être bourguignon.
Au 31 du mois d’Août
Ce fameux chant breton célèbre les hauts faits du corsaire malouin Robert Surcouf. Il raconte notamment l’épisode de la prise du Kent, Trois Mâts de la Compagnie Britannique des Indes Orientales.
Contrairement à ce que disent les paroles, cette escarmouche ne s’est pas déroulée le 31 août 1800 au large de Bordeaux, mais en octobre de la même année dans le Golfe du Bengale, en Inde. Cette bataille intervient dans le contexte des guerres révolutionnaire, quelques mois après la victoire des troupes de Napoléon Bonaparte (alors premier consul), à Marengo.
Cette victoire de Surcouf est d’autant plus prestigieuse que les forces en présence sont disproportionnées, en sa défaveur. Le Kent, d’une capacité de 1200 tonneaux compte 40 canons, quand la Corvette de 490 tonneaux La Confiance commandée par le farouche corsaire ne possède que 18 canons.
On attribue à Surcouf une certaine répartie lors de cet évènement, alors qu’un officier anglais lui dit « Nous, Anglais, nous nous battons pour l’honneur, et vous les Français, vous vous battez pour l’argent ! », Surcouf rétorqua : « Chacun se bat pour ce qui lui manque. »
Le chant Au 31 du mois d’aout est particulièrement populaire chez les marins, il est notamment entonné lors des changements de bords au cabestan, manœuvre ayant permis, entre autres, l’abordage du Kent par La Confiance.
Combat naval - l'abordage du Kent de Garneray (1836) - Musée de La Roche-sur-Yon
Refrain :
Buvons un coup, buvons en deux,
À la santé des amoureux
À la santé du Roi de France,
Et merd’ pour le Roi d’Angleterre
Qui nous a déclaré la guerre !
Hegoak -Txoria txori
Ce poème basque a vu le jour sur la serviette d’un restaurant de San Sebastian (Donastia), au Pays Basque espagnol, au milieu des années 1960. En plein régime franquiste, qui interdit l’utilisation de la langue basque, c’est un acte de résistance ainsi posé par son auteur Joxe Antton Artze. Il est ce jour là en compagnie du compositeur Mikel Laboa qui le met aussitôt en musique.
Le texte est une ode à la liberté, rapidement repris des deux côtés des Pyrénées, puis dans le monde entier, jusqu’à la chanteuse Joan Baez qui l’enregistre sur un album en 1998.
C’est aujourd’hui le chant basque le plus populaire, entonné lors de tous les évènements : victoires sportives, fêtes traditionnelles… C’est également un emblème pour faire vivre la langue basque.
Paroles et traduction :
Hegoak ebaki banizkio / Si je lui avais coupé les ailes
Neuria izango zen /Il aurait à moi
Ez zuen aldegingo. / Il ne serait pas parti
Bainan honela / Oui mais voilà,
Ez zen gehiago txoria izango. / Il n’aurait plus été un oiseau.
Eta nik, / Et moi
Txoria nuen maite. / C’était l’oiseau que j’aimais
La Strasbourgeoise / L’enfant de Strasbourg
Composé à l’issue de la défaite de Sedan, en 1870, ce chant appartient désormais au répertoire militaire. Elle a pourtant été écrite par Gaston Villemer et Lucien Delormel et composée par Henri Natif, pour le registre du café-concert dans un contexte de revanche suite à l’annexion de l’Alsace-Lorraine par le nouvel Empire Allemand.
La chanson s’intitule alors La Mendiante de Strasbourg et paraît en 1885 dans le recueil Les chansons d’Alsace-Lorraine. Les paroles sont un peu différentes de celles d’aujourd’hui.
La Strasbourgeoise intègre finalement les carnets de chants militaires au début de la Première Guerre mondiale et les quitte aussitôt le conflit terminé.
Il est redécouvert au début des années 2000 et enregistré par la promotion Cadets de Saumur des élèves de la corniche du Prytanée. Il est désormais régulièrement entonné par les chœurs de militaires.
Vue de l'entrée de la Petite France à Strasbourg © AdobeStock
Premières strophes :
Dis-moi Papa, est-ce la mi-carême,
Car te voici déguisé en soldat
Dis-moi Papa, dis-moi si c’est pour rire,
Ou pour faire peur aux tout petits enfants ? (bis)
Non mon enfant je pars pour la patrie,
C’est un devoir où tous les papas s’en vont,
Embrasse-moi petite fille chérie,
Je rentrerai bien vite à la maison. (bis)
Se Canto
Véritable hymne, non officiel, de la langue occitane, ce chant aurait été écrit, selon la tradition, par le célèbre Gaston Phébus, comte de Foix-Béarn, au XIVe siècle.
La légende raconte qu’il l’aurait composée pour son épouse, Agnès de Navarre, retournée dans son royaume d’origine, de l’autre côté des Pyrénées, afin de l’implorer de revenir.
Le texte évoque, en effet, un amoureux malheureux demandant à l’oiseau qu’il entend chanter, de chanter pour son amoureuse, dont il est séparé géographiquement par le massif des Pyrénées.
Ce chant est présent dans tous les territoires occitans, en France et dans les vallées occitanes d’Italie et d’Espagne, notamment au Val d’Aran.
Son titre évolue selon les régions : Aqueles montanhas en Béarn, Se Canto en Provence, Se Chanta au Nord de l’Occitanie, ou A la font de Nimes, autour de la ville éponyme.
De nos jours, de nombreuses personnalités politiques de la région ont entonné ce chant qui est aussi un hymne pour les clubs de rugby de Montpellier ou du Stade Toulousain, entre autres.
Refrain :
Se canto, que canto,
Canto pas per iéu,
Canto per ma mio
Qu’es aluen de iéu.
Pour en savoir plus sur l'histoire de cette application, découvrez notre interview de Charles DOR, fondateur de l'application.