Le Périgord : pays des 1001 châteaux
Pourquoi y-a-t-il autant de châteaux en Dordogne ?
Depuis le Moyen Âge, le Périgord est un territoire stratégique, situé au cœur des conflits entre la France et son éternelle rivale d’outre-Manche. La course à l’armement et les guerres perpétuelles entre le duc d’Aquitaine, roi d’Angleterre, et son suzerain, le roi de France ont conduit à la construction de nombreuses forteresses pour défendre chaque arpent de terre.
Les deux rois ennemis, constamment à la recherche d’appuis locaux, avaient d’ailleurs coutume d’accorder un droit de construire à tout seigneur qui leur prêtait allégeance.
Aujourd’hui encore, si l’on regarde une carte des châteaux périgourdins, on s’aperçoit que la plupart sont construit de part et d’autre de lignes de démarcations invisibles, qui ont constitué la frontière fluctuante entre le royaume de France et les terres du roi d’Angleterre.
Alors que dans les siècles suivants, on démantèle petit-à-petit les forteresses utilisés pendant la guerre de Cent Ans, les châteaux de Dordogne restent très actifs et surveillés, les guerres de Religion faisant rage dans tout le Sud-Ouest du pays.
Aujourd’hui calme et pacifique, qu’il soit noir, pourpre, vert ou blanc, le Périgord saura vous dévoiler ses plus belles perles architecturales au détour d’une route bordée de chênes ou d’un méandre bleu de la Dordogne.
Les jardins du Manoir d'Eyrignac
Au cœur du Périgord noir, non loin de Sarlat-la-Canéda, de sublimes jardins entourent le manoir d’Eyrignac, qui date du XVIIe siècle.
Cette bâtisse typique de la région est surnommée le manoir d’Artaban, en hommage au dramaturge Gauthier de Costes, cousin du propriétaire.
Plus de 300 topiaires, ces sculptures végétales aux formes travaillées et originales, se déclinent dans toutes les nuances de vert.
Cyprès, ifs, buis dialoguent avec les tons plus clairs de la roseraie blanche, des fontaines et des jardins de fleurs, faisant d’Eyrignac un havre de beauté et d’harmonie.
Le château de Beynac
Dominant la Dordogne avec superbe, le château de Beynac est un des sites les plus remarquables de la région. Depuis le Moyen Âge, il jouit d’une position stratégique, sur le plan économique comme sur le plan militaire.
Le seigneur de Beynac perçoit en effet un droit de passage sur les marchandises transportées sur la Dordogne, et contrôle les territoires alentours, ce qui lui confère une position de choix parmi les seigneurs d’Aquitaine.
Les plus grands personnages de l’histoire médiévale ont foulé les pierres de Beynac, séjourné dans ses appartements ou tenu conseil auprès de ses larges cheminées.
À l’ombre d’une galerie, dans l’encadrure d’une croisée, sous une voûte de pierres baignées de soleil, vous sentirez sans doute encore la présence de Richard Cœur de Lion, de Simon de Montfort et des grands barons du Périgord.
Le château de Hautefort
Entre Périgord vert et noir, le château de Hautefort surplombe un domaine magnifique depuis l’an mil. C’est Guy de Lastours qui fait construire le château-fort initial sur les ruines d’une place-forte romaine.
Assiégée plusieurs fois par les troupes anglaises, la forteresse tient bon. Elle est transformée, à la Renaissance, en la magnifique demeure de plaisance que l’on peut admirer aujourd’hui.
Propriété de la puissante famille de Hautefort, le château est embelli au cours des ans. Endommagé lors de la Révolution française, il est laissé à l’abandon aux XIXe et XXe siècles, avant d’être sauvé et restauré par un passionné.
Si son histoire pleine de rebondissements comblera les amateurs d’aventures, Hautefort avec son parc paysager, ses jardins à la française et son potager ravira aussi les amoureux des plantes et des beaux paysages.
La Tour de Montaigne
Aux confins de la Dordogne et des coteaux de Saint-Emilion, s’élève le château du célèbre Michel Eyquem de Montaigne.
Le château, que l’on appelle communément Tour de Montaigne, a été construit au XIVe siècle. Il connaît de nombreuses modifications, dont une reconstruction partielle en 1885 à la suite d’un incendie.
On y découvre la vie et l'œuvre du grand humaniste français, notamment dans la Librairie ses célèbres Essais ont été rédigés.
Mais le domaine de Montaigne n’est pas seulement celui des lettres et de la pensée humaniste, c’est aussi un hommage vivant au vin de Bordeaux.
La production viticole représente une grande part de l’activité du domaine, ainsi que Michel de Montaigne l’aurait sans doute souhaité, lui qui aimait à dire “Il ne convient pas d’aimer le vin modérément : on pourrait croire que vous tenez ce don de Dieu pour peu de chose”.
Le château de Commarque
Perché sur son éperon rocheux au fond d’un vallon fleuri de Dordogne, le château de Commarque offre un véritable voyage dans le temps et dans les légendes de la région.
Bâti sur une grotte préhistorique, il dresse son donjon crénelé au-dessus d’un village fortifié, témoin de près de mille ans d’histoire.
La construction de ce vaste complexe défensif débute au XIIe siècle, il abrite quelques siècles plus tard les chevaliers de l’Ordre de l’Hospital, le propriétaire étant lui-même un Hospitalier.
Conquis par les Anglais lors de la Guerre de Cent Ans, puis repris par l’armée du roi de France, Commarque est également le théâtre d’affrontements entre catholiques et protestants au XVIe siècle.
La majesté actuelle de Commarque tient à vrai dire du miracle. Une fois la région pacifiée au XVIIe siècle, isolé dans son vallon, Commarque tombe peu à peu dans l’oubli avant d'être totalement abandonné.
En 1968, c'est un descendant des premiers occupants, Hubert de Commarque, qui décide de le restaurer jusqu'à lui redonner vie et visiteurs aujourd'hui !
Le château et les jardins de Losse
Non loin de la célèbre grotte de Lascaux, dans la vallée de la Vézère, le château de Losse veille sur les environs depuis le XIe siècle.
Si le château a aujourd’hui un aspect typiquement Renaissance, c’est grâce au maître des lieux, Jean II de Losse, proche de la Couronne de France, qui décide de bâtir le Grand Logis dans un style aux accents italiens. La particularité de Losse est sans doute qu’il allie savamment l’élégance d’une demeure de plaisance, la sobriété périgourdine et l’efficacité d’une bâtisse militaire.
Les jardins de Losse contribuent également à la beauté du domaine. Restaurés à la fin du XXe siècle, ils ont pour vocation de reproduire l’élégant tracé des XVIe et XVIIe siècles. Une promenade aménagée dans les douves asséchées permet, en un coup d'œil, d’embrasser le jardin en terrasse, les parterres finement dessinés et les chambres de verdure.
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Château-l'Évêque en Périgord
Entre Périgord vert et Périgord blanc, se trouve une ancienne forteresse du XIVe siècle devenue au XVIe siècle la résidence favorite des évêques de Périgueux, et ce jusqu’à la Révolution française.
Les évêques qui s’y sont succédé ont remanié la bâtisse pour en faire une confortable demeure et l’ont richement meublée, pour le plus grand bonheur des amateurs d’art.
On peut aujourd’hui y admirer des objets précieux, exposés dans les cabinets de curiosités, ou le Salon de l’évêque au plafond admirablement sculpté, puis, se faufiler dans le mystérieux passage secret qui part de l’oratoire.
Un superbe parc à l’anglaise ainsi qu’un jardin à la française complètent ce cadre enchanteur d’une note de fraîcheur.
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