Les villes impériales de France
Napoléon Ier est connu pour son œuvre militaire et pour avoir jeté les bases de l'état moderne français. Mais l'empereur a également façonné plusieurs villes de son parcours. S'il s'est particulièrement inscrit dans l’architecture de Paris, notamment avec l’érection de deux de ses arcs de triomphe, il a également marqué de son empreinte plusieurs localités en France.
Nous vous en présentons cinq qui sont aujourd'hui membres du réseau Ville Impériale .
Ajaccio en Corse du Sud
Ville de naissance du futur empereur, Ajaccio, en Corse, abrite encore la maison Bonaparte où Napoléon a vu le jour le 15 août 1769. Il y reste jusqu’à l’âge de 9 ans, avant son départ au collège d’Autun.
En 1793, alors que l’île est envahie par les Anglais, la famille est contrainte d’abandonner sa demeure qui est alors occupée et transformée en grenier à céréales.
Letizia Bonaparte et ses enfants ne reprennent possession des lieux qu’en 1797 et Napoléon y passe pour la dernière fois en 1799 à son retour d’Egypte.
Restée propriété de la famille jusqu’au XXe siècle (Napoléon III et Eugénie y font un séjour en 1860), la maison Bonaparte est offerte à l’Etat en 1923.
Depuis 1967, elle est attachée au musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau.
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Façade de la Maison Bonaparte à Ajaccio
Brienne-le-château dans l'Aube
Dès l’âge de 10 ans, Napoléon entre à l’Ecole Royale Militaire de Brienne-le-Chateau dans l’Aube. Il y étudie, pendant cinq années, les bases de l’artillerie en vue de devenir officier dans cette spécialité.
En 1805, sur la route pour Milan pour être sacré roi d’Italie, le jeune empereur fait un détour pour repasser sur les lieux de son éducation militaire.
En exil à Sainte-Hélène il écrit : « Pour ma pensée Brienne est ma patrie, c’est là que j’ai ressenti les premières impressions de l’homme ».
Mais ces terres voient également les revers militaires de l'empereur en janvier 1814 : c'est la première défaite de la Campagne de France qui s’achève par l’exil à l’Île d’Elbe.
L’empereur lègue 1.2 millions de Francs à la ville pour rouvrir l’école fermée en 1790 en pleine Révolution.
Cette réouverture n’a pas eu lieu et ce n’est qu’en 1969 que les bâtiments subsistants sont transformés en musée. Ce musée, entièrement rénové en 2021
Musée Napoléon de Brienne-le-Château
Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine
Acquis en 1799 par Joséphine Bonaparte, épouse de Napoléon alors en Egypte, le château de Malmaison devient légalement propriété du jeune général dès son retour de campagne.
Suite au coup d’Etat du 18 brumaire, le gouvernement de la France se réunit aussi bien aux palais des Tuileries à Paris qu’à la Malmaison.
En 1802, le couple s’installe à Saint-Cloud, mais Joséphine continue de chérir cette propriété et y revient fréquemment. Après leur divorce en 1809, Joséphine conserve son titre d’impératrice et plusieurs châteaux dont la Malmaison où elle décède en 1814.
Le château change plusieurs fois de mains après 1828 et ne revient définitivement à l’état, qu’en 1903, après avoir appartenu à Napoléon III. Il est alors transformé en musée qui ouvre au public dès 1905.
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Façade sur jardin du château de Malmaison
Domaine National de Saint-Cloud dans les Hauts-de-Seine
Situé sur les hauteurs de Saint-Cloud, face à la Seine et à Paris, le château a été bâti sous l’Ancien Régime par la famille de Gondi puis acquis et agrandit par les Bourbons aux XVIIe et XVIIIe siècle.
Napoléon et Joséphine s’y installent dès 1802 et en font leur demeure favorite. C’est en ces murs qu’en mai 1804 Napoléon se proclame Empereur des Français.
À l’image de son grand oncle, le futur Napoléon III se fait à son tour investir empereur à Saint-Cloud par les grand corps d’Etat, le 2 décembre 1852.
Largement détruit lors de la guerre de 1870, le château est rasé en 1890, tout comme le palais des Tuileries. Seuls le parc existe encore, c’est aujourd’hui le domaine national de Saint-Cloud administré par le Centre des Monuments Nationaux.
Une étude est en cours pour envisager la reconstruction du château.
Vue du château de Saint-Cloud au XVIIe siècle
Le château de Fontainebleau en Seine-et-Marne
Demeure des rois depuis le Moyen Âge, Fontainebleau est également un symbole du Premier Empire. Si l’empereur y séjourne peu, des événements majeurs de son règne s’y déroulent.
Le pape Pie VII y est accueilli en 1804 avant le sacre, il y est ensuite retenu captif de mai 1812 à janvier 1814.
C’est aussi en ces murs que Napoléon Ier annonce, en 1808, à Joséphine sa répudiation faute d’héritier.
Deux ans plus tard, la nouvelle impératrice découvre les lieux à l’occasion du baptême du futur Napoléon III, fils du roi Louis (frère de Napoléon) et de la reine Hortense (fille de Joséphine).
Enfin c’est aussi dans la cours du château que l’empereur voit pour la dernière fois son épouse Marie-Louise et son fils, le 24 janvier 1814. Il abdique en avril et fait les douloureux adieux à sa garde en ces mêmes lieux le 20 avril 1814.
Le château est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1981.
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Cour d'honneur du château de Fontainebleau