Que célèbre-t-on lors de la fête de la Pentecôte ?
La Pentecôte, qui signifie « cinquantième jour » en grec ancien (pentêkostê), est une fête chrétienne, célébrée depuis le IIe siècle de notre ère.
Mais, saviez-vous que c'est également un fête juive célébrée sous le nom de Chavouot ?
Plongez dans les traditions religieuses et les coutumes contemporaines liées à cette fête ! Voici l'histoire de la Pentecôte.
Jean II Restout, Pentecôte, 1732, Musée du Louvre
Aux origines de la Pentecôte : une fête juive
Cinquante jours après Pessah (Pâques) a lieu la fête juive de Chavouot, dont la signification vient de l'hébreu, qui désigne la Fête des Semaines. Cet évènement est une fête qui célèbre, à l’origine, les moissons de blé.
Aux célébrations agricoles sont ajoutées, dès l’Antiquité, celles liées au don de la Torah. C’est effectivement lors de cette fête que Dieu apparaît à Moïse sur le Mont Sinaï donnant les Tables de la Loi au peuple israélite.
Chavouot célèbre donc l’acte de naissance de la religion juive, une alliance entre les hommes et Dieu, elle est toujours célébrée aujourd'hui.
En Israël, ce jour est férié ; les festivités sont à la fois en l’honneur de l’Alliance et des moissons. Lors de cette fête, de nombreux cortèges défilent dans le pays.
La Pentecôte et la descente de l'Esprit Saint
Comme l’étymologie de son nom l’indique, la Pentecôte est célébrée cinquante jours après la résurrection de Jésus à Pâques.
Cette fête marque la fin du temps pascal. Jésus, après avoir été crucifié, le Vendredi saint, ressuscite le jour de Pâques, puis va rejoindre Dieu le Père à l'Ascension. Les hommes vont désormais devoir accomplir la mission divine.
Le dimanche de Pentecôte, puise son origine dans la descente de la troisième forme de la Trinité, c'est-à-dire le Saint-Esprit. Sa venue est annoncée par Jésus Christ lorsqu'il appellait ses disciples à être ses témoins, à Jérusalem et sur la terre, avant l'Ascension.
Les Actes des Apôtres relatent cet épisode : cent-vingt apôtres et Marie, réunis dans un lieu appelé le Cénacle, sont touchés par l'Esprit Saint qui se manifeste dans « un vent impétueux » (2:1-4). Celui-ci apparaît sous la forme de langues de feu, venues du ciel et posées sur chacun d'eux.
Le feu sacré représente la manifestation divine, aussi bien dans les récits hébraïques (le feu annonce l’arrivée de Dieu) que dans les récits chrétiens.
Une fois touchés par ces langues, les apôtres reçoivent du Saint-Esprit, une force nouvelle : la capacité de parler d'autres langues. Ce don divin marque le début de la mission évangélique annoncée : ainsi pourvus, les apôtres peuvent propager la parole de Jésus Christ.
Vitrail d'église représentant la troisième personne de la Trinité sous forme de colombe
Le lundi de Pentecôte : un jour férié ou une journée de solidarité ?
La fête de la Pentecôte, mise en place dès le IIe siècle, s’institutionnalise dans la chrétienté au IVe siècle. Pendant l'Ancien Régime, toute la semaine qui suit la Pentecôte est fériée.
En 1801, Napoléon Bonaparte, alors Premier consul, signe le Concordat avec le pape Pie VII. Cette convention raccourcit les jours fériés de la Pentecôte. Seul le lundi de Pentecôte reste un jour férié.
En effet, ce lundi de Pentecôte reste chômé jusqu’en 2004, année où il devient une journée de solidarité. Le premier ministre de l'époque, Jean-Pierre Raffarin, propose la création de cette journée de solidarité afin de financer des actions au profit des personnes âgées et handicapées, touchées par la meurtrière canicule de 2003.
Dans le Code du Travail, cette nouvelle notion désigne alors une journée durant laquelle les Français doivent travailler sans être rémunérés : leur salaire est versé à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie.
Depuis 2008 en France, cette journée n’est plus obligatoirement le lundi de Pentecôte : c’est aux employeurs de décider quand elle intervient. Mais, de nombreuses entreprises continuent de faire coïncider la journée des solidarités avec ce lundi ou décident d'offrif cette journée à leurs salariés.
Le veau de Pentecôte : une opération commerciale
Depuis quelques années, le veau s'est invité sur nos tables le lundi de Pentecôte. Mais, d'où vient cette nouvelle coutume ? Les veaux naissent à la fin de l’hiver, mais ils ne sont abattus qu’à l’âge de trois ou quatre mois.
De fait, leur prix est plus bas au printemps car la viande est présente à profusion sur les étals. Un dicton est même né de cela : « À la Pentecôte, le veau perd une côte ».
Cependant, il ne faut pas croire que le veau de la Pentecôte est une tradition ancienne. Il s’agit en fait d’une opération commerciale menée à la fin des années 1990 par la Confédération Française de la Boucherie. La Confédération a naturellement choisi la période de la Pentecôte pour promouvoir le veau et proposer des prix bas afin d’écouler les stocks.
En outre, la fête de la Pentecôte n’impose aucun aliment !