Les salles de spectacles musicaux en France
Jusqu’au XVIIe siècle, la France n’a pas véritablement de lieux consacrés aux représentations musicales. Pendant des siècles, la musique se jouait principalement dans des châteaux, des églises ou en extérieur. Ce n’est qu'en 1732 que l’un des premiers opéras-théâtres français voit le jour. Situé à Metz : il n’est que le premier d’une longue liste !
Ces lieux somptueux sont aujourd’hui présents dans la plupart des grandes villes, et certains de ces monuments regorgent de trésors. J'aime mon Patrimoine en a sélectionné 10 pour vous !
Palais Garnier, Paris, Île-de-France
La construction de l'opéra de Paris est décidée par Napoléon III dans le cadre des grands travaux de réaménagement de Paris menés par le baron Haussmann : un concours public est lancé. Cette décision intervient dès 1858, alors que Napoléon III est la cible d’un attentat déjoué ; le chef de l’État décide qu’une salle d’opéra implantée sur une grande place est d’utilité publique, car il s’agit d’assurer sa sécurité.
De plus, une salle d’une si grande ampleur et accessible par des rues larges reflète la volonté de transformation du paysage parisien de l’Empereur. C’est Charles Garnier, Grand Prix de Rome 1848, membre de l’Académie des Beaux-Arts et architecte de la ville de Paris, qui remporte le concours en mai 1861. Les travaux durent près de 15 ans et l'opéra n'est inauguré que le 5 janvier 1875, à cause de la guerre entre la France et la Prusse.
Opéra national du Rhin, Strasbourg, Bas-Rhin, Grand Est
L’opéra National du Rhin, situé à Strasbourg, est né de la fusion, en 1972, des ensembles de Strasbourg, Mulhouse et Colmar. Très réputé, il a, à plusieurs reprises, été classé « trio d’excellence » des opéras français. Ce lieu est aussi appelé opéra de Strasbourg. Il est construit en 1821 par l’architecte Jean Villot, à l’emplacement de l’ancienne salle de spectacle détruite lors d’un incendie.
Sa façade de style néo-classique est jonchée de colonnes, auxquelles répondent six statues de muses perchées sur un balcon. La pierre de grès rose des Vosges, typique des monuments strasbourgeois, ne manquera pas de vous surprendre !
Opéra de Bordeaux, Gironde, Nouvelle-Aquitaine
Inauguré en 1780, le Grand-Théâtre de Bordeaux a été commandé par le maréchal de Richelieu, gouverneur de Guyenne. Classé monument historique en 1899, cet opéra est un ouvrage néo-classique qui abrite une salle pouvant accueillir jusqu’à 1 100 personnes. Sur la façade principale du bâtiment, se trouve un péristyle en pierre de Saint-Macaire.
Opéra de Lyon, Rhône, Auvergne-Rhône-Alpes
En 1756, un premier opéra est édifié à Lyon. Il est en partie détruit par un incendie en 1826 et reconstruit en 1831 par Antoine-Marie Chenavard et Jean-Marie Pollet. En 1989, les ateliers Jean Nouvel sont chargés d’effectuer les travaux de remise aux normes.
En conservant les quatre façades et le foyer de l’ancien opéra, Jean Nouvel réalise un projet atypique composé, entre autres, d’une verrière sur cinq étages ! La modernisation du bâtiment, qui est remarquablement bien réussie et qui s’accorde parfaitement avec l’esprit de lieu, lui vaut d’être le lauréat de l’Équerre d’argent, grand prix d’architecture, en 1993, date de livraison du chantier.
L'Opéra Bastille, Paris, Île-de-France
Construit entre 1983 et 1989 par l’architecte Carlos Ott, l’opéra Bastille est la seconde salle d’opéra de la capitale : ensemble, elles forment l’Opéra de Paris.
Cette salle contemporaine, dont la façade allie verre et pierre, est d’une grande modernité, tant dans son architecture que dans ses équipements scéniques. On y trouve même d’immenses ateliers dédiés à la réalisation des décors.
Opéra de Nice, Alpes-Maritimes, Provence-Alpes-Côte-d'Azur
L’opéra de Nice est un théâtre lyrique qui compte 1 083 places. Situé dans le Vieux-Nice en face de la mer, il est classé monument historique depuis 1992. Son architecte, François Aune, s’inspire du style éclectique pour la façade, avec des colonnes de marbre et de nombreux ornements empruntés à différentes époques.
L’intérieur se compose principalement d’une grande salle, amplement décorée. Au plafond, se trouve une fresque mythologique réalisée par le peintre Emmanuel Costa.
Philharmonie, Paris, Île-de-France
L’étonnante Philharmonie de Paris, est construite en 2015 par les architectes Jean Nouvel et Brigitte Métra, ainsi que par des acousticiens. Elle se compose d’une salle de concert de 2 400 places, soit environ le double de la plupart des opéras, ainsi que des espaces d’expositions, de répétition et des salles dédiés à des ateliers pédagogiques.
Cette nouvelle salle s'inscrit dans l'ensemble architectural et paysager de la Villette, où se trouve le bâtiment de la Cité de la Musique construite par Christian de Portzamparc en 1995, rebaptisée Philharmonie 2.
Opéra de Vichy, Allier, Auvergne-Rhône-Alpes
Inauguré en 1903, l’opéra de Vichy est conçu d’après les plans de l’architecte Charles Le Cœur.
Il est un véritable témoin du style Art Nouveau, tant par son architecture que par sa décoration. Mélange d’or, d’ivoire et de jaune, ses ornements sont l’œuvre de nombreux artistes tels que le sculpteur Pierre Seguin et le peintre décorateur Léon Rudnicki. La coupole lumineuse est entourée de visages d’artistes comme Sarah Bernhardt.
Véritable joyau de l’Art Nouveau, il abrite aujourd’hui un musée dans lequel sont conservées les archives de l’opéra ainsi que des collections de partitions, décors et costumes.
Opéra de Rennes, Ille-et-Vilaine, Bretagne
Façade arrondie en écho à l’Hôtel de ville, double escalier et fresque bretonne, l’opéra de Rennes est le plus petit opéra de France ! Si un opéra est bâti dans cette ville de Bretagne, c’est bien pour l’élever au rang des autres grandes villes, telles que Nantes et Lorient, qui en possèdent déjà un.
Dessiné par Charles Millardet et construit par Pierre Louise, il est inauguré en 1836. Aujourd’hui, des spectacles lyriques y sont principalement joués.
Opéra de Lille, Nord, Hauts-de-France
L’ancien opéra construit en 1788 est détruit par un incendie en 1903. À la suite d’un concours pour la construction d’un nouvel opéra, le projet de l’architecte Louis Marie Cordonnier est retenu. Cet édifice, que l'on peut rattacher au style néo-classique, est construit en 1907, il s’inspire des plans du Palais Garnier.
À l’achèvement des travaux, en 1914, les Allemands s’approprient l’opéra et y font donner une centaine de représentations en quatre ans.
En effet, au début de la guerre, Lille ne fait pas partie du système de défense de l’armée française. Cela signifie qu’en cas d’attaque, la ville n’est pas défendue. Les Allemands en profitent donc pour s’y installer. De plus, Lille se trouve à 20 kilomètres du front et est donc le lieu idéal pour le repos des soldats.
À la fin de l’occupation, et après des travaux de remise en état, l’inauguration officielle de l’opéra a lieu en 1923.