La Nationale 7 : histoire de la route des vacances !
Pour de nombreuses personnes, le simple nom de Nationale 7 évoque des souvenirs d’enfance, de départ en vacances en famille. Il est encore cité avec nostalgie dans de nombreux récits épiques de l’époque où les autoroutes n’existaient pas et où rallier la Côte-d’Azur depuis Paris s’apparentait à une épopée.
Un voyage au cours duquel les noms de villages, villes, départements et régions traversés étaient tel un chapelet égrainé qui menait vers les joies des stations balnéaires de la Méditerranée.
Du parvis de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris à la frontière italienne, 996 kilomètres de route, souvent bordée de platanes, ont inspiré bien des auteurs de chansons, dont Charles Trénet, sa popularité est telle que la Nationale 7 a même inspiré le célèbre jeu pour enfants des Mille bornes.
Aujourd’hui, nous vous proposons de revenir sur l’histoire, le tracé et les paysages de cet itinéraire mythique.
La Nationale 7 passant devant la Montagne de la Sainte-Victoire
De l'Antiquité, au Moyen Âge, une voie historique
Les premières grandes voies de communication en France sont établies pendant l’Antiquité romaine, par Agrippa, gendre de l’empereur Auguste. Lugdunum (Lyon) est alors la capitale des Gaules. C’est donc logiquement un maillage en réseau, appelé étoile d’Agrippa, qui est établi au départ de cette ville.
Au nord, il relie Lutèce (Paris) via la Bourgogne, futur tracé de la N6. Au sud s'étend la voie menant vers Rome à travers la vallée du Rhône, la Provence et le long de la Méditerranée, selon le futur tracé de la N7.
Le roi Louis XI réorganise, au XVe siècle, les routes du royaume de France en créant le service des Postes Royales. Le duché de Bourgogne n’ayant été rattaché à la couronne que très récemment, est mal désservi par ce nouveau tracé. La route menant de Lyon à Paris passe, cette fois-ci, par le Bourbonnais. C'est ainsi que naît le tracé nord de la N7.
Après le rattachement du Comté de Nice à la France en 1793, Napoléon Ier fait moderniser l’ancienne voie allant de Lyon à l’Italie. On lui doit également le numérotage des routes. Ainsi, celle reliant Paris à Menton prend le numéro 7. C’est la IIIe République qui lui donne son nom définitif de Nationale 7.
La XXe siècle, l'apogée de la Nationale 7
Dans les années 1930, le Front populaire octroie aux Français leurs premières semaines de congés payés. La Nationale 7 devient alors la Route des Vacances. Mais c’est après-guerre, dans les années 1950-1960, qu’elle atteint son apogée.
La route étant trop longue pour être faite d’une traite, de nombreuses étapes gastronomiques fleurissent sur ses abords. On peut ainsi citer quelques auberges et restaurants mythiques : La Mère Brazier à Lyon, Les frères Troisgros à Roanne, la Maison Pic à Valence ou encore l’Auberge du Pont de Collonges, fondée par Paul Bocuse, près de Lyon, en 1962.
Les années 1970, le tournant des embouteillages et des autoroutes
Dans les 1970, les autoroutes A6 et A7 qui relient Paris, Lyon et Marseille sont inaugurées. Les vacanciers pressés de rejoindre leurs lieux de vacances délaissent la Nationale 7 qui retrouve sa quiétude ancestrale.
Plus de la moitié des 996 km ont été déclassés en routes départementales en 2005, mais de nombreux départements ont conservé le chiffre 7 dans la nouvelle numérotation des routes.
Certains nostalgiques passionnés continuent à faire vivre l’histoire de la « route des vacances » notamment au sein de deux musées : à Mormant-sur-Vernisson dans le Loiret et à Piolenc dans le Vaucluse.
La Nationale 7, ou la route des paysages
De l’Île-de-France à la frontière italienne, en passant par la Bourgogne, l’Auvergne, la Vallée du Rhône, la Provence et la Côte d’Azur, nous vous proposons de revoir en image quelques-uns des paysages les plus emblématiques de cet itinéraire de légende.
Forêt de Fontainebleau © Patrick Giraud
Pont-Canal de Briare
Château de Nemours © Mossot
Cosne-sur-Loire © cjp124
La Charité-sur-Loire © Pline
Nevers © Jochen Jahnke
Moulins © jean-louis Zimmermann
Château de La Palice à Lapalisse © Sabrina bl
Château de Joux © jgs25
Temple romain de Vienne en Isère
Château de Roussillon en Isères © Mossot
Tain-l'Hermitage
Cathédrale Saint-Apollinaire à Valence © Morbure
Château de Crochans à Piolenc © Mariane Casamance
Pont Saint Bénezet à Avignon dans le Vaucluse © Gillag
Aix-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône
Cagnes-sur-Mer © Jpchevreau
Vue de La Turbie © Tobi 87
Menton © Tobi 87