Le château de Bazoches, demeure de Vauban
Le site de Bazoches, dans le Morvan, est occupé bien avant l'arrivée du Maréchal de Vauban. En effet, situé sur la voie romaine qui va de Sens à Autun, le nom de Bazoches vient du latin basilica, qui signifie basilique, terme qui désigne tout espace public à portique ( tribunal, bourse de commerce, centre administratif …). Un bâtiment romain de ce type devait se trouver à cet emplacment avant d'être détruit par les invasions qui ont marqué l'antiquité tardive.
Ce n'est qu'entre 1170 et 1190 que le château de Bazoches est bâti, probablement par Jean de Bazoches, issu d’une famille puissante du Soissonnais.
Il est situé à 7km de Vézelay et de sa splendide abbaye (devenue plus tard basilique).
Au cours de son histoire, d'illustres visiteurs s'arrêtent au château. Alors que la 3e croisade vient d’être prêchée par saint Bernard à Vézelay, le roi Philippe-Auguste et Richard Cœur de Lion séjournent à Bazoches avant de partir guerroyer en Terre Sainte. Sur leurs traces, l’empereur Frédéric Barberousse fait également une halte au château.
C’est en 1675 que Sébastien Le Prestre, Maréchal de Vauban rachète les terres et les châteaux de Vauban et Bazoches qui appartenaient à sa grand-mère, mais qui s'étaient perdus dans des procès de succession.
Cette acquisition est possible grâce aux 80 000 livres que Louis XIV accorde à son jeune directeur des fortifications, en récompense de la prise de Maëstricht en 1672.
Au cours du Moyen Âge, les lieux passent du statut de maison forte à refuge puis forteresse.
Vauban conserve le plan originel du château, mais y ajoute l’aile ouest et la tour d’angle nord-est fermant ainsi le château qui était jusqu’alors ouvert en V vers la vallée.
Le maréchal aménage le château pour y accueillir des garnisons mais aussi sa famille et son bureau d’études.
Les appartements qui ont accueilli sa famille et les propriétaires suivants sont richement fournis de meubles, tableaux, sculptures, objets et livres d’une grande rareté. La bibliothèque, particulièrement, conserve précieusement des ouvrages à la valeur inestimables, fruits de la bibliophilie du comte Tony de Vibraye.
Dans la galerie aménagée en bureau d’étude souffle encore le génie de Vauban. C’est en ces lieux que la majorité des études des 300 places fortes et ouvrages imaginés par le maréchal ont vus le jour.
Aujourd’hui en son cœur trônent le plan-relief d’une cité imaginaire au système de fortifications idéales, et la maquette de Neuf-Brisach, reflets des préoccupations principales de Vauban.
Le maréchal s’intéresse également à des sujets bien éloignés de la poliorcétique qu’il traite dans son ouvrage intitulé Mes Oisivetés. Il aborde des questions aussi variées que la population du Canada, la culture des forêts, l’immortalité de l’âme ou le désordre des jeux.
Mais c’est sur la question de la politique et surtout de la fiscalité que les écrits de Vauban se font le plus révolutionnaires et lui valent une petite perte de faveur auprès du roi. Quelques mois avant sa mort, il publie un mémoire intitulé La Dîme Royale dans lequel il recommande une taxation de chacun en fonction de ses richesses. Cet ouvrage est exposé dans la chambre du maréchal.
Aujourd’hui, le château apparetient à des descendants de la famille Bazoches. Le vicomte et la vicomtesse de Sigalas qui possèdent le domaine l’ont ouvert à au public, en 1997, après de gros travaux de restauration.
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