5 châteaux de par en par !
Le golf a été codifié pour la première fois en Écosse, en 1754, mais il existait, depuis le XIIIe siècle, aux Pays-Bas un jeu similaire appelé Colf.
Ce sport arrive en France au milieu du XIXe siècle, à travers les Britanniques vivant dans le Sud-Ouest de la France. C’est ainsi que les trois premiers golfs sont créés dans les Pyrénées-Atlantiques à Pau, Biarritz et Argelès-Gazost.
Depuis la discipline a pris son essor et l'on compte, aujourd'hui, plus de 400 parcours en France. Le golf a souvent été l'occasion de réhabiliter et faire vivre des châteaux et des monuments historiques français. Nous vous proposons de découvrir 5 d'entre eux.
Château d’Augerville (Loiret – Centre Val de Loire)
Si le golf n’a été créé que dans les années 1990, l’histoire du château d’Augerville est bien plus ancienne !
Le bâtiment actuel a été construit au XVe siècle sur les ruines d’un château fort. Il est rapidement acquis par Jacques Cœur, célèbre et richissime argentier du roi Charles VII (qui n'y est peut-être jamais venu). Alors qu'il meurt en exil sur l'île de Chios, le domaine demeure dans sa famille jusqu'au XVIIe siècle. À cette date, le château est acheté, réaménagé et agrandi par Jean Perrault, président de la Cour des Comptes sous Louis XIV.
Au XIXe siècle, le château voit défiler la meilleure société artistique grâce à son nouveau propriétaire : Pierre-Antoine Berryer. Le célèbre orateur organise de splendides réceptions auxquelles sont conviés, entre autres, Delacroix (son cousin), mais aussi, Rossini, Musset, Liszt, Alexandre Dumas Fils, Chateaubriand…
Au siècle dernier, le domaine change plusieurs fois de mains. Le golf est construit dans les années 1990, avant le rachat, en 1997, par son actuel propriétaire qui restaure les lieux et développe un hôtel 4 étoiles.
Pour en savoir plus.
Le château d'Augerville depuis le trou 18
Château Golf des 7 Tours : (Indre et Loire - Centre Val de Loire)
Construit au XVe siècle, le château du Vivier reste pendant plusieurs siècles un manoir à trois tours.
Mais au XIXe siècle, ses propriétaires successifs le remanient et l’agrandissent dans un style néogothique très en vogue à l’époque.
C’est l’Anglais Sir Thomas Stanhope Holland qui fait les premiers travaux à partir de 1815, se servant d’un autre de ses châteaux (Vaujours) comme carrière de pierre pour embellir celui-ci. Il ajoute deux tours au sud de la bâtisse et fait construire le Grand Salon.
Puis le comte et la comtesse de Brissac, nouveaux acquéreurs des lieux en 1834, font élever les deux tours au nord et restaurer la chapelle du XVe siècle.
Le château compte ainsi les sept tours qui lui donnent son nom.
Aujourd’hui, le parc du château a été agrémenté d’un splendide golf 18 trous. Les golfeurs et invités des lieux peuvent replonger dans le passé de la demeure, dans l’ancienne chapelle transformée en club-house ou en rejoignant leur chambre grâce à l’escalier à vis du XVe siècle !
En savoir plus.
Le château golf des 7 tours
Château de Chailly : (Côte d’Or - Bourgogne)
Il est fait mention du château de Chailly dès le XIIe siècle, désigné alors comme une « maison forte ». Au début du XVe siècle, la demeure est agrandie et transformée en véritable forteresse agrémentée de quatre tours et d’un pont-levis.
Ce n’est qu’à la Renaissance que le château acquiert son visage actuel alors que le propriétaire remanie la propriété en demeure de plaisance, notamment en faisant percer des fenêtres au décor travaillé.
Il échappe aux destructions de la Révolution grâce au « fermier de Seigneurie » qui en exploite le domaine.
À partir de la fin du XIXe siècle, le château est peu habité et entretenu. C’est en 1987, enfin, qu’il est acquis par le Japonais Yasuhiko Sata, qui le restaure permettant son classement aux Monuments Historiques. Il fait créer le golf 18 trous par Thierry Sprecher et Géry Watine, champion de France professionnel, et réhabilite le château en hôtel luxueux tel que nous le connaissons aujourd’hui !
En savoir plus.
Château et golf de Chailly
Château des Vigiers : (Dordogne - Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes)
Surnommé le « Petit Versailles du Périgord », le château des Vigiers a été construit à l’extrême fin du XVIe siècle par Jean Vigier, juge royal à Sainte-Foy-la-Grande.
Élevé sur les ruines d’une place forte médiévale, le domaine conserve une tour ronde, située à l’angle Nord-Ouest du château ainsi que le « Salon Champagne », ancienne salle de garde du XIIème siècle, de cet édifice pré-existant.
Le majestueux pigeonnier qui agrémente le parc du château a lui été construit, sans autorisation, au XVIIe siècle par la fille de Jean Vigier, profitant de l’absence du seigneur local. Cette décision engendre une bataille judiciaire terrible menée par le Seigneur de Saussignac qui a autorité dans la région. En effet, ce pigeonnier, en plus de son esthétique, ajoutait une forte valeur financière au domaine. Ce n'est qu'au bout de 40 années de procédure que l'autorisation définitive de le conserver est accordée.
Le château reste la propriété de la famille des Vigiers jusqu’à la Révolution. Il change ensuite fréquemment de propriétaires jusqu’à ce qu’il soit racheté et réhabilité, par ses propriétaires actuels, en hôtel 4 étoiles et le parc aménagé en superbe golf naturel de 27 trous entouré de vignes.
En savoir plus.
Le château golf des Vigiers
Terre Blanche et le château Bouge : ( Var - Provence Alpes Côte d'Azur)
L’histoire du domaine de Terre Blanche débute au milieu du XIXe siècle. C’est Antoine Bouge, consul de Suède à Marseille et avocat qui acquiert une partie du domaine et fait élever le château en son cœur.
À sa mort, c’est son neveu, Auguste Bouge qui hérite du domaine. Avocat et député de Marseille pendant 4 mandatures, Auguste Bouge est également un grand amateur d’art. Passionné par le courant orientaliste marseillais, il devient un mécène important de ces artistes dont certains ont décorés les plafonds du château.
Le domaine est acheté par l’acteur américain Sean Connery en 1979.
Mais c’est dans les années 1990 que le destin des lieux bascule. L’entrepreneur et passionné de golf, Dietmar Hopp a un coup de foudre pour le domaine, il fait créer le golf et à la suite de la famille Bouge, mène des actions de mécénat pour réhabiliter le château et les dépendances. Il explique ainsi son projet : «Au sein des paysages magnifiques de la Provence, j’ai accompli un rêve : le rêve de trois cents jours ensoleillés, le rêve de tranquillité qui pour moi représente le luxe absolu. Terre Blanche est comme une oasis et le séjour ici est apaisant pour l’âme. »