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Pays de Montbéliard : un patrimoine militaire à explorer

Non loin des frontières suisses et allemandes, entre Montagnes du Jura et Vosges du Sud, le Pays de Montbéliard, possède un patrimoine bâti étonnant : une ligne militaire fortifiée.

Loin d’être anodines, ces fortifications sont le fruit d’une histoire complexe et du génie militaire français.

Du fort du Mont-Bart au fort Lachaux, en passant par la batterie des Roches, partez à la découverte de ce patrimoine militaire insolite du Pays de Montbéliard !

Fort du Mont Bart, Doubs, Bourgogne-Franche-Comté ©Office du Tourisme du Pays de Montbéliard

Une ceinture fortifiée

Séré de Rivières ©ggaritan

Situé, au XIXe siècle, à la frontière entre la Prusse et la France, le Pays de Montbéliard est un lieu stratégique fortement disputé au cours de la Guerre franco-prussienne.
Ce conflit, qui oppose, en 1870 et 1871, la France à une coalition d’états allemands, menés par la Prusse, est à l’origine de la création d’un ensemble militaire de grande ampleur : la ceinture fortifiée de Belfort.

Après la défaite de Sedan, puis la capitulation française, la frontière entre la Prusse et la France est déplacée du Rhin aux Vosges. L’Alsace et la Moselle sont annexées par l’Allemagne, à l’exception de Belfort et de ses environs.
C’est cette subtilité territoriale qui entraîne la création d’une nouvelle ligne militaire défensive.

Bien que l’armistice, signé le 26 janvier 1871, mette un terme aux combats, le gouvernement français craint une nouvelle attaque allemande.
Pour anticiper cette possible déconvenue, le général Séré de Rivières est nommé secrétaire du Comité de Défense, pour mettre en place une nouvelle tactique de protection des frontières.

Les soldats français étant en infériorité numérique, Séré de Rivières décide de compenser cette faiblesse par la construction de plus de 250 forts, redoutes et ouvrages, tout au long de la frontière Est du pays, ainsi que dans 4 ports militaires.
Ce système, pensé comme un véritable rideau militaire, forme une barrière reliant plusieurs points stratégiques. Il remplace ainsi les fortifications bastionnées mises en place par Vauban, à la fin du XVIIe siècle.

La ceinture fortifiée de Belfort fait partie intégrante de ce vaste ouvrage qui doit entraver l’avancée d’éventuelles armées ennemies. C’est ainsi que naît le môle défensif du Lomont, ultime ligne militaire de l’est de la France, située au sud de la place fortifiée de Belfort.

Belfort ©Adobe - Sergey Novikov

Découvrez quatre des plus remarquables ouvrages de cette ceinture fortifiée et plongez dans l’histoire militaire du Pays de Montbéliard !

Le fort du Lomont, une fortification au cœur des conflits mondiaux


Lové dans un écrin de verdure, à 610 mètres d’altitude, le fort du Lomont a tout d’une place imprenable. Situé sur la commune de Vermondans, dans le Doubs, ce bâtiment est un fleuron du môle défensif du Lomont.

Érigé entre 1875 et 1878, cet édifice occupe une position centrale dans la ligne défensive du Pays de Montbéliard. Bâti à l’orée de la frontière suisse, il permet à l’armée française de bloquer, au besoin, cet accès au territoire national. Du haut de son massif, cette fortification offre également une vue de choix sur les sommets vosgiens, le pays du Lomont et les Alpes bernoises.

Fort du Lomont, Doubs, Bourgogne-Franche-Comté ©Thomas Bresson

Par son importance tactique, le fort du Lomont est doté d’un imposant armement. Ainsi, une triple caponnière défend trois fossés.
Cet ouvrage, construit à même les fosses, contre l’escarpe, munie de meurtrières, permet de protéger le site militaire, sans être atteint par les tirs provenant du parapet. Deux batteries annexes viennent renforcer l’artillerie principale.

Cet édifice est un témoin des deux guerres mondiales qui ont embrasé le XXe siècle. Il est le théâtre d’intenses combats lors de la Seconde Guerre mondiale. Après avoir abrité de nombreux régiments, le fort tombe, en juin 1940, aux mains des Allemands.

Repris, en septembre 1944, par les maquisards le fort de Lomont sert de point de départ au général Jean de Lattre de Tassigny pour son offensive du Doubs. Débutée en septembre 1944, cette attaque joue un rôle majeur dans la libération de la région qui survient en novembre 1944.

Employé à des fins militaires jusqu’au début du XXIe siècle, ce fort est finalement démilitarisé en 2008. Acquis par la Communauté d’Agglomération du Pays de Montbéliard en 2017, il est désormais ouvert au public.
Afin de faire vivre ce patrimoine remarquable, l’Association Fortissimo propose des ateliers créatifs, concerts, expositions, ou encore marchés festifs fondés sur le développement durable et local.

Fort du Lomont, Doubs, Bourgogne-Franche-Comté ©Thomas Bresson

Le fort du Mont-Bart, une position stratégique

Fort du Mont Bart, Doubs, Bourgogne-Franche-Comté ©Office du Tourisme du Pays de Montbéliard

Le fort du Mont-Bart est érigé, dès 1874, dans l’actuelle commune de Bavans au sud-ouest de Montbéliard, à seulement quelques kilomètres du fort du Lomont. Il a pour objectif de canaliser les possibles percées allemandes et empêcher le ravitaillement de l’ennemi.

Faisant partie intégrante du môle défensif du Lomont, cet édifice culmine à 485 mètres d’altitude. Le fort domine ainsi les vallées du Doubs et de l’Allan.
Cette position stratégique lui permet de surveiller les voies de communication menant à Besançon et d’empêcher le contournement de la place de Belfort.

Constitué de deux casernements se faisant face, cet ensemble comprend, au total, 28 chambrées. Au centre du fort, une cour appelée « la rue » donne accès à chaque espace.
Chambres, boulangerie, postes optiques et magasin de poudre et de cartouches, c’est une véritable vie militaire qui prend forme à l’abri des regards.

Au cours de la Première Guerre mondiale, la situation géographique du site, rend le fort vulnérable aux attaques aériennes allemandes et notamment aux tirs d’obus torpille.
Pour camoufler le bâtiment, la cour intérieure du casernement est recouverte d’une voie de chemin de fer d’une épaisseur de 160 cm.

En activité jusque dans les années 1950, il est, aujourd’hui, un fier représentant des bâtiments militaires de type Séré de Rivières. Les visiteurs peuvent déambuler dans ses tunnels et salles souterraines : une excursion étonnante au cœur de la stratégie militaire française de la fin du XIXe siècle.
Perché au sommet d’une colline, le fort offre également une vue imprenable sur le Pays de Montbéliard.

Le fort est entouré d’espaces naturels remarquables, idéal pour les amateurs de randonnés ou pour une pause pique-nique en famille ou entre amis.

Pour sortir des sentiers battus, partez à la découverte du fort du Mont-Bart avec une balade en voiture ancienne (réservation à l’Office de Tourisme du Pays de Montbéliard). Préparez votre excursion

Informations : Le fort est ouvert au public d’avril à octobre. Pour connaitre les horaires exacts consulter le site web de l’Office de Tourisme

Fort du Mont Bart, Doubs, Bourgogne-Franche-Comté ©Office du Tourisme du Pays de Montbéliard

La batterie des Roches, une pièce-maîtresse défensive

Batterie des Roches, Doubs, Bourgogne-Franche-Comté ©Pays de Montbéliard Tourisme

La batterie des Roches, aussi appelée batterie Daubenton, fait partie du môle défensif du Lomont ; elle en est l’une des pierres angulaires. Situé à l’orée de la commune de Pont-de-Roide-Vermondans, ce fort voit le jour en 1879.

Bâti au pied des Montagnes du Jura, au sud du Pays de Montbéliard, cet édifice a pour mission de protéger la vallée du Doubs, la route menant de Vesoul à Saint-Hippolyte et les plateaux d’Écot, d’Écurey et de Blamont.
Pour ce faire, l’armement du site est renforcé par une seconde batterie d’artillerie appelée « fort de la pointe de Pont-de-Roide », placée en contre-bas.

Devant permettre à 246 hommes de vivre et de combattre, la batterie des Roches est munie de tous les équipements qu’un fort, digne de ce nom, doit posséder.
Aussi, un casernement, une boulangerie, un magasin à poudre et une caponnière double, composent cet ensemble militaire. Un poste optique assure, également, la communication avec le fort du Mont-Bart.

Rapidement dépassé par le progrès de l’industrie de l’armement, cet ouvrage est peu à peu abandonné à l’aube du XXe siècle. La ville de Pont-de-Roide acquiert finalement la fortification en 1977 et la restaure pour maintenir sa mémoire et celle des soldats l’ayant animée.

Aujourd’hui, le monument est un lieu touristique fortement apprécié par les amoureux de l’histoire militaire et les amateurs de randonnées.
Construit sur les hauteurs, le fort offre un large panorama sur la vallée du Doubs et la région de Montbéliard. Par beau temps, les visiteurs peuvent même admirer le ballon d’Alsace depuis le belvédère.

Crêt des Roches ©Pays de Montbéliard Tourisme

Située en bordure de la Réserve Naturelle Régionale du Crêt des Roches. Un site de grande valeur écologique qui constitue un couloir migratoire privilégié pour les oiseaux ce qui en fait le plus grand site d’observation du Nord-Est de la France.

Lors de votre promenade, n’oubliez pas de lever les yeux vers le ciel, vous pourrez peut-être apercevoir un Milan royal et le Pigeon ramier.

Un sentier balisé a été aménagé pour partir à la découverte de la réserve naturelle. Pour votre sécurité, ne sortez pas des sentiers balisés. Tenez votre chien en laisse. Ne prélevez aucune espèce végétale ou animale.

Batterie des Roches, Doubs, Bourgogne-Franche-Comté ©Pays de Montbéliard Tourisme

Le fort Lachaux, de la défense au partage

Comme ses homologues, le fort Lachaux est un point stratégique de la ceinture défensive de Belfort. Construit entre 1876 et 1878, à environ 410 mètres d’altitude, à la limite des communes de Montbéliard et de Grand-Charmont. Il a pour fonction de surveiller les trouées formées par la Lizaine et le Doubs.

Fort Lachaux, Doubs, Bourgogne-Franche-Comté ©Robert Grillon

Cet édifice présente une enveloppe trapézoïdale avec massif central. Cette configuration est un exemple typique des premières générations des forts de Séré de Rivières.
Ici, l’artillerie est disposée à l’air libre, au-dessus du fort. Sous cette crête de protection, sont retranchées les casernes et casemates, formant ce que l’on appelle une « crête basse d’infanterie ».

Soumis aux aléas du temps, la structure se dégrade au fil des ans. En août 1914, alors que débute la Première Guerre mondiale, les hommes exemptés des obligations militaires sont réquisitionnés pour remettre le fort en état.
Toutefois, il tombe dans l’oubli en 1916, les préoccupations se portant sur la ligne de front de la Somme.

Désaffecté dans les années 1950, l’édifice reprend vie, quelques années plus tard grâce, notamment, à la ville de Grand-Charmont qui y implante la ferme d’animation « Jan Ross ». Cette structure, à vocation pédagogique, permet aussi d’entretenir les espaces verts du fort de façon durable et écologique.

Afin de donner un second souffle à ce site historique, de nombreuses activités sont proposées, tout au long de l’année. Stand de tir, piste de voitures radio-télécommandées, ou encore les salles d’escape game de Bureau 401, font de la visite du fort, un moment de partage et de découverte.

Pour en savoir plus l’escape game Bureau 401 !

Fort Lachaux, Doubs, Bourgogne-Franche-Comté ©Robert Grillon

« Franchement Forts », ou la valorisation du patrimoine militaire

Pour profiter au mieux de ces sites d’exception et tout connaître du patrimoine militaire du Pays de Montbéliard et du nord Franche-Comté, découvrez le projet « Franchement Forts ».

Créé par les agglomérations du Grand Belfort, du Pays de Montbéliard et des communautés de communes du pays d'Héricourt et des Vosges du Sud, cette initiative met en valeur 21 joyaux du patrimoine militaire, dont les quatre forts évoqués plus tôt.

Afin de partager la richesse et le passé atypique de ces monuments, ce collectif met à la disposition des visiteurs, une application mobile retraçant l’histoire de chacun des édifices. Une plongée dans le cœur de l’histoire militaire de la région vous attend !

Poursuivez votre découverte de la région en participant aux « Rendez-vous Pays de Montbéliard » !  Pays de Montbéliard Agglomération vous propose de vivre l’Histoire à travers une riche programmation. Ateliers d’archéologie, dîners-conférences-concerts, visites et expositions révèlent les trésors de ce territoire historique.

Retrouvez toutes les informations des « Rendez-vous Pays de Montbéliard »

Fort du Lomont, Doubs, Bourgogne-Franche-Comté ©Thomas Bresson

 

Article réalisé en partenariat avec Pays de Montbéliard Tourisme.