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19/01/2023
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La Tour Chinoise d'Épinal

La Chine s'invite dans les Vosges

Tour Chinoise © Office de Tourisme Epinal - Margot Vercoutter

Cette tour ne se trouve pas dans une ville de l’Empire du Milieu, mais à Épinal dans les Vosges.

Sous Napoléon Ier, Christophe Doublat, receveur général, député et président du Conseil général des Vosges, est immensément riche. En 1804, alors qu’il possède une propriété au pied de la forteresse d’Épinal, il acquiert le château et son parc afin d’y dessiner un jardin paysager.

Pour y accéder depuis sa demeure, il décide de faire construire un escalier qu’il dissimule dans cette tour chinoise.

Une tour classée Monument Historique !

La tour chinoise, sépia de Charles Pensée issue d'un album de dessins représentant le château d’Épinal conservé à la bmi d’Épinal

Devenu banquier, Christophe Doublat fait faillite. Ruiné, il se suicide en 1840. La propriété est alors rachetée par un ancien capitaine d’artillerie qui lègue l’ensemble à la municipalité lors de son décès, en 1857.

Le domaine subit des aléas au cours du XXe siècle faisant disparaître la demeure. Mais, la Tour Chinoise a subsisté et a été classée Monument Historique en 1992.

Intégralement restaurée grâce au soutien des pouvoirs publics et de la Fondation du Patrimoine, la Tour Chinoise d’Épinal a retrouvé aujourd’hui son éclat d’antan.

La Tour d’Épinal, un témoin de l’engouement pour l’architecture chinoise

Au milieu du XIXe siècle, une nouvelle tendance fait son apparition dans les constructions françaises : l’éclectisme architectural. Ce mouvement prône l’alliance d'inspirations à la fois européennes et exotiques. Les styles néo-gotique et néo-byzantin font partie de ce courant résolument moderne et audacieux pour l'époque. Des combinaisons originales peuvent alors voir le jour.

À la fois fascinés par l’exotisme et soucieux de se nourrir d’autres cultures, les architectes français du XIXe siècle ont cherché de nouveaux modèles d’inspiration dans la culture chinoise. Ainsi, ces artistes ont prolongé la mode des chinoiseries, en vogue au XVIIIe siècle. En effet, dès le XVIIe siècle, les membres de la haute société se sont pris de goût pour ses objets décoratifs dont l'esthétique reprend l'art asiatique. La Pagode de Chanteloup, située au cœur des châteaux de la Loire, illustre à merveille cette inclination pour l'Asie.

C’est ainsi que des monuments de style classique ont été enrichies d’éléments empruntant aux arts chinois. La Tour d’Épinal, prenant place à l’orée d’un jardin à l’anglaise, est un excellent exemple de cette pratique.

Détail de la Tour chinoise d'Épinal  © Office de Tourisme Epinal

L’architecture traditionnelle chinoise comme inspiration

L’architecture traditionnelle chinoise est conçue autour d’un composant central : le bois. Les ossatures en bois, sont élaborées pour être à la fois d’une grande résistance et d’une souplesse certaine. Composés de colonnes, poutres, pannes, linteaux et consoles, ces bâtiments sont d’une grande richesse technique !

Cité Interdite, Pékin, Chine ©Gisling

Outre ce savoir-faire bâti, l’architecture chinoise fascine par ses décors grandioses où les menuiseries se mêlent aux maçonneries en pierres et aux peintures ornementales. Ce patrimoine est un véritable témoin de la conception ancestrale des liens qui rattachent l’homme à la nature et des relations interpersonnelles qui façonnent la société chinoise.

 

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