Le makhila
Le mot makhila signifie bâton en basque. Il désigne un bâton de marche, emblème du Pays Basque, désormais considéré comme un cadeau honorifique.
De nombreuses personnalités se sont vu offrir un makhila, les présidents de la Ve République Française mais aussi plusieurs papes dont Jean-Paul II, le président américain Ronald Reagan ou encore l’acteur Charlie Chaplin, pour ne citer qu’eux.
Cet artefact basque intégralement fait à la main et sur-mesure recèle plusieurs spécificités.
Tout d’abord, le pommeau ouvragé de cette canne dissimule une pointe en acier qui servait autrefois à se prémunir contre les mauvaises rencontres, qu’elles soient humaines ou animales.
Le corps du makhila doit être réalisé en néflier. Cet arbuste, sélectionné à l’avance par l’artisan, est travaillé sur pied, c’est-à-dire scarifié à l’aide d’un coup au cours du printemps précédant sa coupe, qui intervient au début de l’hiver, une fois que la sève s’est retirée.
Débute alors la longue phase de séchage (plusieurs années) qui donne au bois sa couleur et fait apparaître les décors incisés.
Une fois le futur propriétaire assigné à la canne, le bois est habillé de viroles en métal (laiton, maillechort ou argent), ciselées et gravées intégralement à la main, sans procédure chimique, ni laser.
La poignée est, elle, ornée de cuir tressé ou de métal, tandis que le pommeau est en corne ou en métal.
Chaque makhila est ensuite personnalisé avec les nom, prénom et devise de son futur possesseur, gravée en basque.
Le dernier atelier de makhilas respectant cette tradition depuis plus de 200 ans, est situé dans le village de Larressore dans les Pyrénées-Atlantiques.
La famille AinciartBergara se transmet le secret de fabrication depuis 8 générations. Leur savoir-faire a été inscrit à l'inventaire des Métiers d’Art Rares de l’UNESCO en 2011. Ils ont également reçu le label Entreprise du Patrimoine Vivant.