Lyon, les traboules et le Dragon
Comme évoqué lors d’un récent « édito », les grandes migrations vers la Méditerranée n’induisent pas de se désintéresser du patrimoine foisonnant disséminé sur le chemin de l’autoroute du Soleil. Après Auxerre, je vous conseille de marquer un arrêt à Lyon.
Ruines lyonnaises sur la colline de Fourvières
La capitale des Gaules au passé doublement millénaire mérite mieux qu’une simple étape de routine mais si le temps vous est compté, limitez-vous à la découverte des traboules !
Ce mot inventé par Nizier du Puitspelu, recouvre un ensemble de passages piétonniers dont l’originalité est de traverser une série d’immeubles pour rejoindre une rue ou une place. L’enchevêtrement de ces étroits couloirs peut se comparer à un jeu de piste que seuls les initiés déchiffrent avec succès !
Perspective dans une traboule lyonnaise
Dans le quartier de la Croix-Rousse, les traboules relatent l’histoire des canuts, ces ouvriers de la soie qui forgèrent l’âme de la cité lyonnaise au XIXème siècle. Les bâtiments qui jalonnent les rues de ce lieu pittoresque furent construits pour les accueillir au moment où la cité connut un véritable « âge d’or » de l’industrie textile.
Traboule lyonnaise
Aujourd’hui, si la sériciculture et le tissage ne sont plus des enjeux économiques, l’héritage qu’ils représentent est un atout majeur pour la ville. Lors de sa visite en 2014 le Président Chinois a rappelé l’importance des échanges qui unissaient les deux cultures par le biais de la route de la soie.
Vieux Lyon
J’ai eu pour ma part le plaisir de participer à un colloque Franco-Chinois à Pékin en mai dernier. J’ai découvert l’intérêt que l’Empire du milieu porte à la cité lyonnaise. Si la troisième ville de France est entrée de plain-pied dans le troisième millénaire, elle tient à valoriser sa tradition « soyeuse ».
En 2017 le maire de Lyon recevra ses homologues chinois pour renouer les fils d’une longue histoire. Le patrimoine, l’art, la littérature et la philosophie y seront à l’honneur sous le signe bienveillant du dragon.
Patrick de Carolis