Mary Cassatt : une américaine chez les Impressionnistes
Mary Cassatt est une célèbre figure américaine de la peinture impressionniste.
Comme Berthe Morisot, elle incarne avec son coup de pinceau les inspirations et les codes de ce courant de peinture apparu dans les années 1860 en France.
Mary Cassatt parvient à se faire une place à l'époque où les femmes peintres sont peu mises à l'honneur.
Sous un regard féminin, Mary Cassatt représente des scènes de la vie quotidienne où la maternité est mise à l'honneur.
Mary Cassatt : l'enfance bercée par les voyages
Née en 1844 à Allegheny City en Pennsylvanie, dans une riche famille américaine, Mary Cassatt voyage à plusieurs reprises en Europe.
Son père, Robert Simpson Cassat (puis Cassatt), est un banquier américain fortuné. Grâce à sa mère, Katherine Kelso Johnston, qui parle couramment le français, elle apprend très tôt la langue.
Après avoir passé une partie de son enfance à Paris puis en Allemagne, elle revient dans la capitale française, en 1865, pour étudier la peinture.
C’est dans l’atelier de Jean-Léon Gérôme, peintre et sculpteur français, célèbre pour ses scènes orientalistes et mythologiques, qu’elle débute les cours.
Pendant la guerre franco-prussienne de 1870 à 1871, elle retourne dans son pays natal, les États-Unis, pour suivre un apprentissage artistique à l’Académie des beaux-arts de Pennsylvanie.
Puis, elle voyage à travers l’Europe et visite les grands musées tel que le Prado à Madrid. Ces voyages lui permettent d’étudier aussi bien la peinture du Corrège que de Rubens.
Mary Cassatt, Maternelle caresse, 1896, Huile sur toile, Philadelphie Museum of Art
Paris et ses peintres impressionnistes
Profondément attachée à la France, elle retourne à Paris après la Commune en 1871, pour s’y installer définitivement avec sa mère et sa sœur Lydia Cassatt.
En 1874, lors d’un salon, une de ses œuvres capte l’attention du peintre impressionniste Edgar Degas qu’elle admire beaucoup.
L’artiste est séduit par cette jeune américaine de la haute bourgeoisie et en fait son modèle. Degas peint son portrait, assise et tenant des cartes.
Quelques mois plus tard, il présente Mary Cassatt aux expositions impressionnistes.
Moins connue que ses confrères et amis, Edgar Degas, Berthe Morisot ou Camille Pissarro, elle expose pourtant à quatre reprises avec le groupe des impressionnistes entre 1879 et 1886.
Mary Cassatt : une artiste peintre
Mary privilégie le portrait aux paysages, mais comme eux, elle affectionne la peinture en plein air, les couleurs claires, les estampes japonaises et la recherche du réalisme.
Elle réalise avec tendresse des scènes de genre sur l'enfant et la maternité. Les sujets sur la famille sont une véritable passion.
Mary Cassatt n’a jamais été mariée et n’a pas eu d’enfants.
Mais, elle parvient à transmettre avec douceur cette complicité présente dans les regards entre des mères et leurs enfants. Les activités du quotidien sont représentées avec délicatesse.
Sa sœur Lydia et les autres membres de sa famille lui servent d’inspiration et de modèle. Mary Cassatt la représente notamment dans une loge de l'opéra, portant un collier de perles.
Mary Cassatt, Le Bain, 1910, le Petit Palais -Musée des Beaux Arts de la Ville de Paris
Entre la France et les États-Unis, un intermédiaire pour la peinture impressionniste
Véritable ambassadrice de l'impressionnisme, Mary Cassatt fait le lien entre la France et les États-Unis.
Devenue conseillère en peinture pour de riches collectionneurs américains, elle organise le voyage du marchand d’art Paul Durand-Ruel.
Figure phare de ce mouvement pictural, il ouvre une galerie d’art aux États-Unis.
Le château de Beaufresne, le dernier écrin des souvenirs de Mary Cassatt
Mais, Mary Cassatt reste inexorablement attachée à la France.
Elle acquiert le château de Beaufresne en 1893. Construit au XVIIIe siècle, la demeure a appartenu à la famille de Grasse jusqu’à la mort du dernier descendant en 1882.
Située dans la commune du Mesnil-Théribus dans l’Oise, la propriété est restaurée et modernisé par Mary Cassatt. Elle fait installer notamment l’électricité.
L’artiste réside dans ce paysage vallonné du nord de Paris, entourée de grand frênes qui ont donné son nom au château. Ruisseau, saules pleureurs, nénuphars et étang, ce cadre idyllique est une source d’inspiration pour l’artiste américaine.
Mais, devenue progressivement aveugle, Mary Cassatt arrête la peinture et décède en ces lieux en 1926. Son corps repose au cimetière du Mesnil-Théribus.
Aujourd’hui, ce lieu est un centre de formation horticole, mais l’association des Amis de Mary Cassatt continue d’honorer et de perpétuer le souvenir de l’artiste.
Seule photographie de Mary Cassatt, prise en 1913