Souviens toi de Souvigny !
Comment ne pas s’extasier devant la beauté du Prieuré Saint-Pierre Saint-Paul ?
Ce vaste édifice d’origine romane, situé au cœur de la petite commune de Souvigny dans l’Allier, est dépositaire d’une des pages les plus emblématiques de l’histoire de France.
Prieuré Saint-Pierre et Saint-Paul de Souvigny
Emanation de l’abbaye de Cluny, il abrite les reliques de Saint Mayeul et Saint Odilon, respectivement 4ème et 5ème abbé de Cluny. C’est aussi la nécropole des ducs de Bourbon dont la descendance règnera sur la France.
Tombeau de saint Odilon et de saint Mayeul
Classée « grand site régional d’Auvergne » l’église prieurale est détentrice d’un héritage architectural prestigieux. Sur la façade principale s’associent dans une harmonie puissante le style roman, gothique et renaissance. À l’intérieur, la nef majestueuse nous rappelle qu’une branche de la dynastie des Bourbons y a enterré les siens.
Façade du prieuré
Dans ce lieu longtemps oublié on découvre un trésor récemment réhabilité: celui de la Chapelle Vieille. Elle protège les gisants de Louis II de Bourbon et de son épouse Anne Dauphine d’Auvergne. Réalisées à la mort du duc, en 1410, ces émouvantes effigies de marbre blanc reposent sur un socle où s’inscrivent les emblèmes des Bourbons entrelacés de ceinturons de pierre portant leur devise « espérance ».
Gisants de Louis II de Bourbon et de son épouse Anne Dauphine d’Auvergne
En 2010, à l’issue de la commémoration du 600ème anniversaire de la mort du duc Louis II, un projet est lancé pour restaurer cette chapelle funéraire.
Victime de son appartenance royale, elle fut vandalisée à la Révolution, la Convention ayant décidé en 1793 « d’anéantir tout signe de superstition et de féodalité dans la province d’origine des tyrans ».
Vieille Chapelle restaurée
Aujourd’hui, le tombeau ducal a été rendu à une existence plus digne. De même la voûte qui le domine, occultée pendant des siècles par un badigeon gris, révèle désormais un ciel « semé d’étoiles et un chœur d’anges d’une extrême finesse ».
Détail du plafond restauré
Depuis mai 2015 les lieux ont retrouvé leur prestige d’antan. Souvigny, « fille ainée de Cluny et berceau de la royauté », peut être rassurée : le souvenir de sa grandeur passée est bien ancré dans les mémoires.
Patrick de Carolis
Pour tout savoir sur Souvigny.