Le passé en 3D !
Aujourd’hui s’ouvre, pour le plus grand bonheur des milliers de visiteurs qui s’y pressent chaque année (23 500 en 2014), la 21ème édition du Salon international du patrimoine culturel.
Vaste projet, immense ambition et succès assuré : ce salon qui se tient au Carrousel du Louvre, au cœur de Paris, a réussi l’exploit de réunir plusieurs centaines d’exposants dont certains viennent de loin. La Chine, la Corée, la Russie comptent cette année parmi les 13 pays représentés.
Quarante métiers seront à l’honneur dans des registres très variés dont l’art floral, les arts graphiques, l’orfèvrerie, la facture instrumentale et tant d’autres encore. Certaines spécialités méritent d’être citées tels les arts mécaniques dédiés à la restauration des jouets anciens ou les artisans du métal tels les bronziers, carrossiers, couteliers, ferronniers et fondeurs…
Que de termes autrefois si courants et cependant peu connus de nos jours. De ces savoir-faire ancestraux dépend la pérennité de nos édifices et de nos chefs d’œuvre. Le défi est immense. La France regroupe près de 44 000 monuments et sites protégés. Comment préserver un tel héritage quand l’économie ralentit et les moyens se réduisent ?
Il reste une option : la création, la capacité de mettre au service du passé les technologies de l’avenir.
Dans mon édito du 22 octobre dernier intitulé « L’esprit et la main » je rappelais qu’à mon sens il n’y a pas d’innovation sans tradition. Je pourrais dire aussi que, passé et créativité, vont de pair.
Il me semble tout à fait judicieux que ce 21ème salon soit placé sous le signe du patrimoine et de la modernité. Il suffit de regarder autour de soi pour découvrir le formidable apport de la robotisation, de la numérisation, et de toutes ces techniques de pointe mises au service de notre héritage patrimonial.
Les exemples sont nombreux : la restauration de tableaux grâce à l’imagerie infrarouge et à la spectroscopie ; la reproduction à l’identique de pièces de collection et autres objets d’art à l’aide d’un scanner et d’un robot sculpteur ; la reconstitution parfaite de façades de bâtiments par le biais d’un procédé de photogrammétrie particulièrement pointu. Que de réussites grâce à cet esprit d’invention ! La liste serait longue pour décrire ce fabuleux enchevêtrement constitué de savoir-faire séculaires et de technologies naissantes ou en devenir.
La science au chevet de l’art, la tradition au service de l’avenir : autant de formules symboliques qui expriment cette richesse de la transmission à travers les générations. Le passé en 3D ça existe. Les jeunes très présents au salon du patrimoine et de la culture pourront en témoigner !
Pour en savoir plus sur le Salon International du Patrimoine Culturel.