Fier comme un Bourguignon !
Voilà, c’est fait ... Après des années d’un travail opiniâtre -dix au total-, des tonnes de dossiers rédigés avec soin, des recherches pointilleuses, des centaines de témoignages recueillis sous le contrôle de spécialistes et la mobilisation de près de 64 000 personnes, le verdict est tombé : les climats des vignobles de Bourgogne sont désormais inscrits sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO.*
Quel honneur et quelle gloire pour les Bourguignons ! Comment ne pas être fier d’appartenir à une région qui reçoit ainsi un hommage reconnu à l’échelle internationale ?
Certains s’interrogent sur ces climats dont on ignore souvent la signification. Il s’agit selon la définition officielle « de parcelles de terre précisément délimitées bénéficiant de conditions géologiques et climatiques spécifiques ». Jalonnant la Côte de Nuits et la Côte de Beaune, ces 1245 parcelles ont produit des crus prestigieux dont l’excellence est née du travail d’hommes et de femmes qui ont œuvré, de génération en génération, pour créer une expertise unique.
Je suis d’autant plus sensible à cette victoire de longue haleine que j’ai participé, modestement, à cette grande aventure par le biais d’une émission réalisée en 2013. Dans le cadre des « Racines et des Ailes », j’avais mis en lumière toute l’importance que représentaient ces climats. Je me souviens de ce que me disait alors Bernard Pivot, Président du Comité de soutien à la candidature. Avec une fierté toute bourguignonne, sans être lui-même originaire du lieu, ce passionné m’avait confié avec humour que le mot climat n’impliquait plus de lever les yeux au ciel mais au contraire de les baisser sur la terre…
Au-delà de la spécificité locale, une telle démarche contient une dimension culturelle qui dépasse non seulement les régions mais aussi les nations. Elle rappelle que dans un monde globalisé, la standardisation n’est pas la norme. La richesse d’une société humaine tient aux savoir-faire multiséculaires que chacun doit promouvoir.
D’ailleurs dans cet esprit, je soutiens aujourd’hui un projet similaire défendu par l'Association du Patrimoine vivant du pays de Grasse. Porté par le Sénateur Jean-Pierre Leleux, il a pour objectif d’inscrire au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO "la culture des plantes à parfum, la connaissance des matières premières liées à la parfumerie et l'art de composer les parfums".
La France décidément possède bien des atouts. Nous pouvons en être fiers!
Patrick de Carolis
*Le Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO, réuni à Bonn (Allemagne) du 28 juin au 8 juillet, a inscrit sur sa liste des sites culturels les climats du vignoble de Bourgogne, mais aussi les coteaux, maisons et caves de Champagne, deux très belles nouvelles pour le patrimoine français !
Pour en savoir plus :
Site officiel du tourisme en Bourgogne.