Le patrimoine français au Vietnam
Du XVIIe siècle à 1954, la France a fait sienne une partie de l’Asie du Sud-Est, autrefois appelée Indochine et aujourd’hui composée du Cambodge, du Laos, d’une partie sud de la Chine et du Vietnam.
C’est dans ce dernier pays, emblématique de l’Indochine, et plus précisément dans ses deux villes phares Hanoï et Hô Chi Minh-Ville (ancienne Saïgon), que nous vous entraînons, sur les traces architecturales de notre ancienne présence coloniale.
La poste centrale de Saïgon
La France et le Vietnam, une longue histoire
C’est à partir du XVIIe siècle que les premières relations entre la France et le Vietnam se nouent. Elles sont, au départ, d’ordre religieuses, avec l’envoi, en 1624, du père jésuite Alexandre de Rhodes en Cochinchine.
Attirés par les richesses de l’Asie et son marché foisonnant, des commerçants occidentaux s’implantent, dès le XVIIIe siècle, dans la région.
En aidant, en 1787, le prince Nguyễn Phúc Cảnh à reprendre son trône, la France affiche au grand jour son ambition coloniale. Grâce à cette alliance, le roi Louis XVI obtient le port de Tourane, l’île de Poulo Condor et surtout un droit de commerce exclusif avec le Vietnam.
Après des décennies de relations tumultueuses, la France prend possession du territoire d’Indochine, après la vaste conquête militaire de la Cochinchine (1862 à 1874) et la guerre franco-chinoise (1884 -1885).
L’Indochine française, officiellement nommée Union indochinoise, demeure sous le contrôle de l’hexagone jusqu’à la défaite française de 1954. Au cours de cette période, les Français construisent de nombreux bâtiments. Ces monuments nous racontent aujourd’hui l’Histoire partagée, bien que mouvementée, de la France et du Viêt Nam.
Partez à la découverte de ce patrimoine étonnant !
Histoire du quartier français de Hanoï
Au sud-est du célèbre lac Hoan Kiem, à quelques encablures du Fleuve Rouge, se tient l’ancien quartier français de Hanoï : un lieu marqué par la présence française.
Capitale de l’Indochine, de 1902 à 1954, Hanoï compte, en 1908, 4 000 Français résidents. C’est à cette période que la physionomie de la ville se transforme fortement.
Les Français installés à Hanoï souhaitent recréer un environnement architectural familier dans ces contrées lointaines. C’est dans ce quartier qu’ils s’établissent principalement et font construire de nombreux monuments.
Des lieux de pouvoir français puis vietnamiens
Le Palais du Tonkin :
Le Palais du Tonkin, également appelé la maison des hôtes d'État, est un des emblèmes du patrimoine colonial de Hanoï.
Bâti par l'architecte Auguste Henri Vildieu entre 1918 et 1919, ce monument servait, à l'époque, à accueillir le gouverneur français du Tonkin. Préservé des déboires du temps, ce palais est un magnifique représentant de l'architecture coloniale française en Indochine.
Palais du Tonkin, Hanoï, Vietnam © the hanoian
Le Palais Présidentiel, ancienne résidence des gouverneurs de l'Indochine française :
Également érigé par Auguste Henri Vildieu entre 1900 et 1906, le Palais du Tonkin est aujourd’hui la résidence officielle du président de la République du Vietnam. De style néoclassique agrémenté d’éléments néo-Renaissance, ce bâtiment attire le regard des passants par sa vive couleur jaune et son imposante silhouette.
Malheureusement, son accès est interdit au public. Il est cependant permis de profiter de certaines zones du parc. Abritant la maison sur pilotis de Ho Chi Minh, les jardins du palais présidentiel offrent une promenade bucolique au cœur de l’Histoire du pays !
Palais présidentiel du Vietnam
Les bâtiments emblématiques du Hanoï français
L’opéra de Hanoï
Cet édifice, bâti en 1910 sur les plans des architectes Broyer et Harlay, est fortement inspiré de l’opéra Garnier de Paris.
Monument emblématique de la ville et de sa relation étroite avec la France, l’opéra est rénové en 1997, à l’occasion du septième sommet de la francophonie. Visiter ce bâtiment, c’est saisir la complexité de l’Histoire du Vietnam. En effet, ce monument français siège sur une place portant, désormais, le nom de la Révolution d’Août, en mémoire au mouvement contestataire à l’origine de l’indépendance du pays.
Opéra d'Hanoï, Vietnam
L’université des Beaux-Arts du Vietnam :
C’est à Victor Tardieu et à l’artiste vietnamien Nguyen Nam Son, que nous devons cet édifice. Fondée en 1925 par le gouvernement colonial français, cette école est un haut-lieu de la vie artistique vietnamienne.
Ouverte à tous les étudiants en art de l’ancienne Indochine française, cette institution a formé de nombreuses générations d’élèves. Elle a ainsi ouvert la voie à la création d’un style d’art moderne typiquement vietnamien.
Désigné par le terme « d’École d’Hanoï », le travail de ces peintres est aujourd’hui très prisé sur le marché de l’art européen et asiatique.
Université des Beaux-Arts dans les années 1930, Hanoï, Vietnam ©manhhai
La cathédrale Saint-Joseph de Hanoï :
Saint-Joseph, construite en 1886, est la première cathédrale catholique bâtie à Hanoï.
Facilement reconnaissable par son architecture, empruntant le plan de Notre-Dame de Paris, ce lieu de culte arbore un style néogothique contrastant avec les édifices aux alentour. Réalisée en granit et briques blanches, elle semble dominer la ville du haut de ses 11 mètres.
Majestueuse, elle constitue néanmoins un témoignage symbolique de la colonisation de la ville. Édifiée à l’emplacement de l’ancienne pagode Bao Thien, datant du XIe siècle, elle est pour certains, le symbole de l’impérialisme occidental.
Cathédrale Saint-Joseph à Hanoï, Vietnam
La Banque d’État du Vietnam, anciennement Banque de l’Indochine :
L’ancienne succursale de la Banque de l’Indochine française surprend par l’alliance du style Art Déco et des motifs vietnamiens empruntés à l’époque antique.
Construite dans les années 1930, par Georges-André Trouvé, elle se situe en face du lac Hoan Kiem, à l’extrémité du jardin Paul Bert (jardin Ly Thai To). Par son architecture unique en son genre, ce monument constitue l’un des édifices les plus étonnants de l’époque coloniale.
Ancienne Banque de l'Indochine et actuelle Banque d’État du Vietnam, Hanoï, Vietnam ©The Hanoian
Le patrimoine français à Ho-Chi-Minh, ancienne Saïgon
Surnommée le « Paris de l’Extrême-Orient », Saïgon était la capitale de la Cochinchine, puis de l’Indochine française de 1887 à 1901. C’est grâce à son histoire et aux cultures entremêlées, que la ville d’Ho-Chi-Minh compte aujourd’hui de nombreux joyaux du patrimoine français.
Plusieurs merveilles du patrimoine français, sont à découvrir au fil des rues d’Ho-Chi-Minh. Désapprouvé par le Parti Communiste, au pouvoir depuis la Réunification du pays de 1975, ce patrimoine a subi de fortes destructions.
Les vestiges de ce passé colonial sont donc aujourd’hui disparates, mais demeurent encore de prestigieux symboles de cette histoire. Poste centrale, Musée des Beaux-Arts, ancienne caserne de l’infanterie coloniale, cathédrale ou encore hôtels luxueux... témoignent de l’influence culturelle française au Vietnam.
L'Hôtel de Ville d'Ho Chi Minh, ancien siège du Comité d’administration française en Indochine :
Construit entre 1901 et 1909 sur les plans de l'architecte Fernand Gardès, l'Hôtel de Ville d'Ho Chi Minh est l'un des plus remarquables exemples de l'architecture coloniale française. Reprenant le style néo renaissance de la Troisième République, l'édifice se distingue par ses murs pastel et son élégante toiture surmontée d'un beffroi caractéristique des bâtiments du nord de la France.
Profitez d'une balade nocturne pour voir, d'un autre œil, la splendeur de ce monument ! En effet, ce bâtiment est illuminé par un jeu de lumières conférant à sa silhouette une grâce nouvelle.
Hôtel de Ville d'Ho CHi Minh
La Résidence de France :
L'un de ces monuments les plus remarquables est la Résidence de France. Bâtie en 1872 par les ingénieurs de la Marine, cette résidence a accueilli d’importants dignitaires de l’État français. Toujours employée par l’administration française depuis la Réunification du Vietnam de 1975, cette bâtisse est aujourd’hui occupée par les consuls généraux de France.
Grands salons au mobilier harmonieux de l’époque de la dynastie des Nguyễn de Huế, pièces d’antiquité, ou encore parc de presque 2 hectares, la Résidence de France impressionne par la splendeur de son décor !
Résidence de France (1875), Saïgon, Vietnam ©Émile Gsell
Dalat, le Petit Paris vietnamien
C’est sous l’impulsion du Gouverneur Général d’Indochine, Paul Doumer, que la station climatique de Dalat a pris son essor au début du XXe siècle. Située au Sud du Vietnam, en altitude, elle offre un climat plus agréable pour fuir les chaleurs du Nord du pays.
Connue pour ses paysages sauvages spectaculaires, Dalat a attiré à la fois les autorités vietnamiennes et françaises en quête de nature et de fraîcheur.
Ainsi, en arpentant les rues de la ville, découvrez les différentes cultures qui s’associent dans la ville pour donner vie à un patrimoine incongru. Chalets savoyards, maisons basques et cathédrale à la française confèrent à Dalat tout son charme et son caractère. Un voyage culturel sensationnel, entre patrimoine colonial et richesses naturelles !
Dalat, Vietnam ©Marco Verch Professional P
Conseils pour voyager au Vietnam
Voyager hors de l'Europe ne s'improvise pas !
Pour partir au Vietnam, à la découverte de ces merveilles, préparez votre séjour en consultant les conseils aux voyageurs de l'Ambassade de France au Vietnam ainsi que les formalités de visa détaillées par RapideVisa.
Vérifiez les horaires d'ouverture au public des bâtiments, et n'oubliez pas d'imprimer cet article avant de partir pour tout savoir sur les lieux visités !