Histoire du vin de Champagne de sa naissance à nos jours
Nous célébrons aujourd’hui le Champagne Day, ou Jour du Champagne en bon français ! Ce vin pétillant, né au cœur de la région Champagne est, aujourd’hui, l’un des emblèmes de la culture française dans le monde entier. Pas un évènement festif ne semble digne de ce nom, sans son bouchon qui saute.
Mais savez-vous réellement ce qu’est le Champagne, son histoire, sa composition, son industrie ? Nous vous entraînons dans les coulisses de ce symbole de notre art de vivre !
Au commencement étaient les moines
C’est à partir du Haut Moyen Âge que la vigne est implantée en Champagne. Comme dans les Climats de Bourgogne, ce sont les congrégations religieuses qui ont principalement œuvré au travail de la terre. Elles cultivent la vigne et définissent le vignoble dans la région. Chaque communauté religieuse vinifie ensuite dans des celliers, dont certains sont encore utilisés par les vignerons ou maisons de champagne.
Ce vin est aussi bien consommé à l’abbaye, en vin de messe ou pour accueillir les visiteurs, que revendu à la noblesse locale et à la bourgeoisie citadine. Le vin est, en effet, un produit de luxe à cette période. Au XVIe siècle, le vin de Champagne surclasse celui de Bourgogne sur les tables des rois de France.
Si le vin rouge de Champagne, ne trouve jamais une grande qualité, la renommée de la région va s’accroître avec la production des vins gris. Vins blancs en réalité, mais produits à partir de raisins rouges. En effet, si la peau du raisin est foncée, sa chaire reste toujours blanche.
Au cours du Moyen Âge, le vin produit en Champagne n’est pas effervescent. Cependant, certaines conditions climatiques entrainent une prise de mousse au printemps. Les moines qualifient alors le vin de « Messire Pétard » ou même « Vin du Diable ».
L'effervescence n'est alors pas appréciée et les vins pétillants sont considérés comme perdus.
Ce goût change au XVIIe siècle, notamment en Angleterre, où les Anglais importent largement du vin de champagne et le mettent en bouteille, ce qui augmente le risque de prise de mousse. Dans certains cercles, les vins de Champagne effervescents sont rapidement associés à la fête… C’est le début de l’ascension du Champagne tel que nous le connaissons.
Dom Pérignon n’a pas inventé le Champagne !
Dom Pérignon, resté dans l’histoire comme l’inventeur du Champagne, s’est en réalité, battu tout au long de sa carrière de cellérier de l’abbaye de Hautvilliers, contre la prise de mousse de ses vins. En revanche, il est le premier à avoir pratiqué l’assemblage, non pas du moût, mais bien des grappes de raisin, dès les vendanges, pour améliorer la qualité de ses vins.
On prête à Dom Pérignon l’innovation du bouchon en liège, or cette pratique arrive en Champagne dès 1685, avant sa prise de poste à l’abbaye d’Hautvilliers.
C’est également à cette période que débute l’usage de la bouteille plutôt que du tonneau. La bouteille permet, en effet, la conservation et le transport des vins de manière beaucoup plus aisée. Cette pratique s’impose définitivement au tout début du XVIIIe siècle, avec l’installation de nombreuses verreries dans la région. En 1735, un arrêté royal entérine la production de la bouteille de Champagne, tout en la réglementant.
Aux origines de la méthode champenoise
Les premières mentions de vins mousseux dans les comptes des abbayes remontent au tout début du XVIIIe siècle. Le chanoine Godinot est le premier à publier, en 1718, un ouvrage évoquant la prise de mousse des vins de Champagne. Il est notamment constaté que les raisins les plus verts, au moment de la vendange, sont ceux qui apportent le plus de mousse. Ils sont assemblés avec les meilleures grappes, pour casser leur acidité trop prononcée.
Dès le XVIIIe siècle, les grandes étapes de la méthode champenoise, pour obtenir un vin effervescent, se mettent ainsi en place. Après une première fermentation, arrêtée par les premiers froids de l’hiver, le vin est soutiré. On lui adjoint sucres, levures et anciens vins (future liqueur de tirage), pour provoquer la prise de mousse, lors du redoux du printemps. Le vin est mis en bouteille à cette période. Afin d’éliminer les dépôts, les vins sont d’abord transvasés d’une bouteille à l’autre, le dépôt restant dans la première. La technique de remuage apparaît au début du XIXe siècle, elle permet de rassembler les dépôts dans le col de la bouteille puis de les dégorger régulièrement.
Toutes ces techniques, d’abord empiriques, nées au Siècle des Lumières, sont développées et enrichies au siècle suivant, notamment grâce au travail des Maisons de Champagne.
Histoire des Maisons de Champagne
Les premières Maisons de Champagne naissent dès la première moitié du XVIIIe siècle. La famille Ruinart est la première, dès les années 1730, à s’installer dans cette activité, alors qu’elle faisait, auparavant, commerce de draps. Elle vend du vin tranquille (non-effervescent), les premières années, avant de poursuivre son activité croissante avec le vin mousseux.
La Maison Ruinart est suivie par les Maisons Chanoine, Moët, Delamotte, Cliquot ou encore Heidsick au fil du siècle.
La famille Moët est déjà propriétaire de vignes, sa première mention de vente de vin mousseux date de 1744, en faveur du maréchal duc de Noailles.
La maison Cliquot naît en 1772, grâce à Philippe Cliquot, drapier et banquier à Reims, qui se lance dans la vente des vins qu’il tire de ses vignes. C’est son fils et surtout sa belle-fille, veuve très jeune, qui font la renommée des vins mousseux de la famille, sous le nom de Veuve Cliquot !
Au XIXe siècle, ces maisons prospèrent grâce au succès grandissant de celui qu’on ne nomme plus que « champagne ».
À l’apogée de l’Empire, les plus grands noms du régime s’arrêtent à Epernay pour rencontrer Jean-Rémy Moët et déguster sa production in situ. Son succès ne se dément pas avec les changements successifs de régimes. À sa mort en 1833, il lègue l’affaire à son fils et son beau-fils qui créent la maison Moët & Chandon.
D’autres maisons de renom naissent au XIXe siècle, c’est le cas notamment de Mumm, ou encore de Pommery, qui doit elle aussi son succès à une veuve. Elle atteint le nombre d’un million de bouteilles expédiées en 1870 !
Toutes ces maisons œuvrent, non seulement à améliorer et industrialiser la production de champagne, mais également à en augmenter la célébrité et l’image, par le biais de campagnes de communication, menées par leurs représentants, notamment à l’étranger.
Pour mutualiser leurs efforts, les maisons de champagne s’unissent, dès 1882, au sein du Syndicat du Commerce des Vins de Champagne. À la fin du siècle, le Champagne a même son pavillon lors des expositions universelles de 1889 et de 1900 !
Grâce à ces efforts, les expéditions annuelles de champagne sont multipliées par 100 au cours du XIXe siècle, atteignant les 28,5 millions de bouteilles en 1899.
Publicité, en Allemand, pour la maison Veuve Cliquot, datée de 1907
Le Champagne, aujourd’hui
Aujourd’hui, le champagne et sa production sont extrêmement contrôlés, protégés par une AOC.
Le vignoble, tout d’abord, est réparti sur trois régions et cinq départements : Aube, Marne et Haute-Marne, dans le Grand-Est, Aisne, dans les Hauts-de-France et Seine-et-Marne en Île-de-France. Cet ensemble représente 34 200 hectares, situés sur 319 communes.
Sept cépages sont autorisés dans la composition du champagne. Les trois principaux sont le pinot noir, le meunier et le chardonnay. Les quatre autres : arbane, petit meslier, pinot blanc et pinot gris représentent seulement 0,3% du vignoble champenois.
Plus de 16 000 vignerons cultivent ce terroir, représentant 0,5 % de la surface du vignoble mondial. Chaque année, plus de 320 millions de bouteilles sont expédiées depuis la Champagne, dont plus de 55 % à l’étranger. Cependant, un milliard de bouteilles dorment dans les caves champenoises et environ 155 000 tonnes de moût de raisins sont conservées en réserve pour les années suivantes.
Dans cette économie majeure pour la région, comme pour la filière viticole française, les maisons de champagne occupent une place prépondérante. On compte 370 maisons de champagne qui expédient plus de 70 % des volumes de bouteilles, tout en ne cultivant réellement que 10 % du vignoble.
Maison de Champagne et vignerons récoltant manipulant : quelle différence ?
Les Maisons de Champagne produisent la majorité des bouteilles vendues dans l’appellation Champagne, mais ne sont généralement pas propriétaires des vignes dont sont issus les raisins qu’elles exploitent. Elles possèdent environ 3 600 hectares de vignes en propre.
Le champagne des grandes maisons est donc réalisé, en large majorité à partir de moût, acheté aux vignerons. Ces vignerons cultivent leurs vignes, mais ne vinifient pas leur propre champagne. Ce sont près de 16 000 hectares qui sont ainsi exploités.
Les Maisons de Champagne se chargent de la vinification, de la commercialisation et de la communication.
A contrario, la Champagne compte également 4 000 vignerons indépendants, appelés récoltants-manipulant. Ils cultivent eux-mêmes leurs vignes et vinifient leur propre champagne. Ces champagnes, bien moins connus que ceux produits par les grands noms du secteur, n’en sont généralement pas de moins bonne qualité.
Les vignerons récoltants-manipulant possèdent, en effet, une connaissance et un savoir-faire unique, qui leur permettent de produire des champagnes de grande qualité, dans le respect et l’amour de leur terroir. Nombre d’entre eux sont d’ailleurs primés et reconnus par les plus grands guides.
Ils sont en revanche souvent moins chers, à qualité égale, grâce à une meilleure gestion des coûts et une exportation quasi intégralement dédiée au marché français, qui connaît une inflation moindre.
Champagne Terroir : une équipe passionnée au service des Vignerons indépendants
C’est pour guider le consommateur néophyte dans la découverte de ces champagnes de propriétaires, que s’est créée la société Champagne Terroir. Née de la rencontre de passionnés de Champagne, elle offre une sélection de crus, scrupuleusement choisis en fonction de la qualité du vin et de sa confection.
Les équipes de Champagne Terroir se rendent régulièrement auprès des vignerons pour affiner leurs connaissances et proposer les meilleurs produits à leurs clients. Ils leur garantissent ainsi un rapport qualité/prix rare.
De plus, les bouteilles vendues par Champagne Terroir sont stockées chez les vignerons jusqu’à l’expédition. Elles ne connaissent donc pas d’aléas de conservation qui risqueraient d’altérer la qualité du champagne.
Champagne Terroir est ainsi le meilleur outil pour découvrir le champagne de vignerons indépendants en toute sécurité, guidés par les conseils experts de ses fondateurs.