L'abbaye de Thiron-Gardais
Fondée en 1114, par saint Bernard de Ponthieu, l’abbaye de Thiron-Gardais, en Eure-et-Loir, a été la maison-mère d’un mouvement monastique important au Moyen Âge : l’ordre de Tiron.
À la suite de différends avec Cluny, le moine bénédictin quitte son ordre d’origine après avoir été prieur de Saint-Savin-sur-Gartempe puis abbé de Saint-Cyprien de Poitiers. Il mène une vie érémitique avant de s’installer dans le Perche.
Une reconnaissance royale !
Sa réputation attire à ses côtés de nombreux disciples et artisans qui permettent l’élévation de l’abbaye de la Sainte-Trinité.
Dès sa construction, les rois, de France, (Louis VI le Gros puis Louis VII le Jeune), d’Angleterre (Henri Ier Beauclerc) et d’Ecosse (David Ier), placent le monastère sous leur protection en lui octroyant de nombreux privilèges.
Cette reconnaissance royale qui perdure au long des siècles permet à l’abbaye de créer des communautés filles, en France et dans les îles britanniques. À son apogée, l’ordre compte 22 abbayes et plus de 100 prieurés.
La congrégation fait son apparition dans la littérature
Cette congrégation atteint une telle renommée qu’elle apparaît dans l’un des récits les plus emblématiques du Moyen Âge : le Roman de Renart. Goupil y est décrit comme un moine de l’ordre de Tiron.
Au cours d’une de ses aventures, il fait même enfermer son ennemi Ysengrin à l’abbaye de Thiron-Gardais.
La grandeur de l’abbaye se lit dans les dimensions de son église abbatiale dont la nef, à la voûte en forme de coque de navire renversé, mesure 64 mètres de long.
Elle est ainsi, encore aujourd’hui, la plus grande du département, après celle de la cathédrale de Chartres.
Cependant, les derniers siècles et leurs soubresauts historiques et politiques ont vu l’abbaye se dégrader largement.
Des restaurations en prévision
Le cloître qui soutenait le mur nord de la nef est démantelé au cours du XIXe siècle, déséquilibrant l’édifice qui est étayé, depuis 2008, par des poutres.
En 2014, à l’occasion des 900 ans de la fondation de l’abbaye, une grande campagne de financement a été lancée, avec le concours de la Fondation du Patrimoine, afin de permettre une restauration pérenne des lieux.
Un coup de projecteur a été mis sur ce projet depuis que Stéphane Bern a acquis et restauré un ancien bâtiment de l’abbaye : le Collège Royal Militaire. Cette institution est mise en place par la congrégation de Saint-Maur au XVIIe siècle, alors que l’ordre de Tiron a abandonné les lieux au cours des Guerres de Religion.