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11/11/2022
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Pourquoi un soldat inconnu est-il enterré sous l'Arc de Triomphe à Paris ?

Le 28 janvier 1921 est inhumé, sous l’Arc de Triomphe à Paris, un soldat inconnu mort pour la France, pendant la Première Guerre mondiale.
C’est l’aboutissement de nombreuses tergiversations politiques et populaires.

Découvrez comment le choix d'ensevelir un soldat français sous ce monument a été mené : d'une guerre de chapelles politiques à l'exemple britannique !

 

Quel lieu pour la tombe du soldat : Panthéon ou Arc de Triomphe ?

Le Panthéon pavoisé

L’idée d’honorer un soldat inconnu, décédé lors du premier conflit mondial, est exprimée pour la première fois, dès 1916, par un militant du Souvenir Français de Rennes, François Simon.
Il propose d’inhumer, sous le dôme du Panthéon, à Paris, un simple poilu, aux côtés de tant de gloire et de génie, afin de rendre hommage à l’ensemble de l’armée française.

Cette idée est soumise à l’Assemblée Nationale, le 11 novembre 1919, jour du premier anniversaire de l’armistice. Mais gauche et droite s’affrontent sur le lieu de l’ensevelissement. La droite ne voit dans le Panthéon qu’une église défroquée par la Révolution, tandis que la gauche ne voit dans l’Arc de Triomphe qu’un symbole impérial.

Une solution inspirée par les Britanniques

Tombe du soldat inconnu à l'abbaye de Westminster

Les préparations de la célébration du second anniversaire de l’armistice, du 50e anniversaire de la IIIe République et du retour de l’Alsace-Lorraine, débutent. Le point d’orgue est l’inhumation du cœur de Léon Gambetta, ancien président de la Chambre des députés et du conseil des ministres, mais aucun accord n’a été trouvé pour le Soldat inconnu.

C’est d’Angleterre qu’arrive le déclic, lorsque les Britanniques annoncent qu’ils inhumeront dans l’abbaye de Westminster un Tommy (surnom des soldats anglais) inconnu lors des célébrations du 11 novembre.

La colère et la tristesse montent dans le peuple français en deuil. Le pouvoir est accusé de ne pas être capable de rendre hommage aux soldats qui ont perdu la vie pour les sauver.

Ossuaire de Douaumont près de Verdun

Comment le soldat inconnu a-t-il été choisi ?

Trois jours seulement avant les célébrations, la décision est finalement prise, un poilu anonyme sera enterré sous l’Arc de Triomphe lors du 11 novembre.

Dans les huit secteurs où se sont déroulés les combats les plus meurtriers (Artois, Champagne, Aisne, Flandre, Île-de-France, Lorraine, Somme et Verdun) le corps d’un militaire « dont l’identité comme française est certaine, mais dont l’identité personnelle n’a pas pu être établie » est exhumé.

Chacun de ces corps est envoyé à Verdun pour une cérémonie de sélection présidée par le Ministre des pensions, lui même invalide de Guerre, André Maginot.  C'est Auguste Thin, un jeune soldat du 132e Régiment d’Infanterie, qui reçoit la lourde tâche de désigner celui qui sera enterré sous l’Arc de Triomphe. Appartenant au 6e corps, et obtenant 6 en additionnant les chiffres de son régiment, il choisit le 6e cercueil.

Le 11  novembre 1920, les 7 autres corps inconnus sont enterrés, dans le « Carré des sept inconnus », au cimetière du Faubourg-Pavé près de Verdun.

Les cérémonies d'inhumation du Soldat inconnu

Tombe du soldat inconnu

Le cercueil du soldat, choisi par Auguste Thin, rejoint Paris en Train. Il fait d’abord une première étape sur la place du Panthéon où le Président de la République fait une allocution solennelle, puis est amené place Denfert-Rochereau, où il est veillé toute la nuit. 

Au matin du 11 novembre, le cercueil du Soldat inconnu remonte les Champs-Élysées sur un canon de 155, avant d’être provisoirement installé dans une salle du pilier gauche de l’Arc de Triomphe, la tombe n’ayant pas pu être creusée à temps.

C’est finalement le 28 janvier 1921 que le Soldat inconnu rejoint sa dernière demeure définitive, lors d'une cérémonie rassemblant des militaires dont Joffre, Foch, et Pétain, et des ministres français, belges, britanniques et portugais.

La dalle en granite de Vire qui le recouvre comporte cet épitaphe : «Ici repose un soldat français mort pour la France. 1914-1918». Elle est surnommée « dalle sacrée », par les anciens combattants.

Une flamme perpétuelle pour le souvenir du Soldat inconnu :

Ce n'est que trois ans plus tard, le 11 novembre 1923, que la flamme perpétuelle, qui veille sur la tombe du soldat inconnu est allumée pour la première fois.

L'idée de cette flamme germe, dès 1921, dans l'esprit du sculpteur Grégoire Calvet, puis le militaire Auguste Beaud, la promeut au conseil militaire et municipal de Paris.

Depuis ce jour, la flamme éternelle est ranimée tous les soirs, à 18h30. Cette cérémonie du ravivage est assurée les associations membres du Comité de la Flamme qui rassemble anciens combattants ou civils dont le civisme est reconnu.

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