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15/02/2016
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L'union Rempart : 50 ans d'actions pour le patrimoine (suite)

Suite de l'entretien avec Olivier Lenoir, délégué national de l'union Rempart. Pour découvrir le début de l'interview, cliquez ici.

Comment définissez-vous les projets de restauration de l'union Rempart ?

Ce n’est pas l’union qui définit les projets. Ce sont les associations, constituées de citoyens, qui portent chacune un projet localement et qui décident de venir voir l’union pour ne pas être isolées et profiter de son expérience.
Rempart choisit ensuite les projets à développer sur des critères établis.

Quels sont ces critères ?

A la base, il faut que le projet soit porté par une association. Une vraie association avec des personnes, des bénévoles qui s’associent autour d’un projet commun, un projet collectif d’intérêt général.

Ce projet doit concerner un élément du patrimoine et il faut que l’association ait un lien contractuel (convention, bail) avec le propriétaire de ce patrimoine.
Le propriétaire, privé ou public, confie alors son patrimoine à l'association pour la plus longue durée possible - parfois jusqu'à 99 ans dans le cadre d'un bail emphytéotique. Cela assure que le travail bénévole et associatif n'est pas réalisé directement au profit du propriétaire, même si celui-ci retrouvera pleine jouissance de son bien à la fin du bail.
Ce lien contractuel a pour but de permettre de porter des projets dans la durée. Notre action doit s’inscrire dans le temps, c’est ce qui garantit de pouvoir créer de nouveaux usages pour ces éléments de patrimoine.

Avez-vous des exemples de chantiers et d’usages ?

Nous nous occupons d’éléments du patrimoine très variés.
On ne fait pas la même chose avec un grand château classé qu’avec un petit lavoir. On ne fait pas non plus la même chose si le château est en Creuse ou en Seine-et-Marne, car les enjeux de territoire et de réutilisation ne sont pas les mêmes. Il est très important que le projet réponde aux attentes du territoire, aux envies des citoyens autant qu’aux besoins des populations locales.
Il n’y a donc pas un exemple de projet tout ficelé qu’on peut poser sur n’importe quel monument. Nos projets s’adaptent.

Aujourd’hui, nous avons en Languedoc-Roussillon, une association qui s’appelle « Terre de pierres » qui s’intéresse à la restauration d’un village.
Ce village en ruine a été abandonné à partir du milieu du XXème siècle. Il faut donc restituer des maisons entières, mais surtout redonner vie à ce village.
Permettre à des bénévoles français et étrangers de venir pendant tout l’été participer à l’action de restauration, c’est déjà rendre vie à ce village et lui redonner un usage.

Mais l’association va plus loin, la restauration du village est un outil de transmission de savoir-faire et de techniques traditionnelles. L’idée est de montrer qu’on peut encore utiliser la chaux et la pierre à l’heure où le ciment et le béton sont rois.

Nous avons un autre projet qui concerne un château monument historique. En Lorraine, on restaure à Châtel sur Moselle une grande forteresse médiévale.
L’enjeu de ce projet, ce n’est pas de reconstruire une forteresse pour y faire la guerre. L’enjeu, c’est l’accueil des publics à travers des visites mais aussi l’éducation d’un jeune public. Le patrimoine devient alors un support d’éducation et de formation.

Dans un autre registre, la dernière campagne de financement participatif que nous avons réalisée traitait du lien entre patrimoine et citoyenneté.
Nous avons souhaité permettre à des jeunes qui sont plus éloignés de la notion de culture et de patrimoine par leur environnement social d’avoir un accès facilité à nos chantiers.
Nous avons donc levé des fonds pour accorder des bourses de mobilité à ses jeunes.
Voilà une manière concrète d’ancrer le patrimoine dans la société d’aujourd’hui.

Quels sont les enjeux 2016 de l’union Rempart ?

2016 est une année très particulière pour Rempart à plusieurs égards.

D’abord, c’est le 50ème anniversaire de Rempart qui est née en 1966. 50 ans d’actions en faveur du patrimoine, en faveur des individus, en faveur de l’engagement citoyen. Il est important que cet anniversaire soit célébré, pas en tant que tel, mais afin de montrer que depuis 50 ans Rempart marque de son empreinte le patrimoine français pour promouvoir cette idée que le patrimoine est l’affaire de tous les citoyens. Un élément commun dont nous avons la charge ensemble et qu’il nous faut transmettre.

Le deuxième grand enjeu est de type financier. Nous sommes à l’ère de la fusion des régions. Nos interlocuteurs territoriaux vont être redistribués alors que nos éléments de patrimoine, eux, ne vont pas bouger et les besoins de financement de nos actions non plus.
Comment arrivera-t-on à continuer en 2016 nos actions déjà engagées alors que les interlocuteurs publics vont eux redéfinir leurs programmes et leurs budgets ? 

En savoir plus sur l'union Rempart et ses chantiers.

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